Jowee Omicil: l’expérience au service du groove


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Quand l’expérience se met au service du Groove, naît le second opus de Jowee Omicil: Roots and Groove. Sa musique, « recherchée », va puiser dans des influences diverses. Elle se veut plus « groovy » et « accessible » que sur le précédent. La maison de production BBjuiss Records a accordé une confiance absolue à l’artiste montréalais d’origine haïtienne. Il participe avec son groupe au concert Kreol Jazz au New Morning samedi.

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Moins conventionnel que Let’s do this, le précédent album sorti en 2006, Roots and Groove est éclectique. Le nouvel opus de Jowee Omicil mélange plusieurs influences musicales venues d’Amérique, d’Afrique et des Antilles. Une combinaison de plusieurs sons: jazz, biguine, compas, mizik rasin, hip hop, gospel… L’album sort en avril. Mais pour les plus impatients, quelques titres seront dévoilés en exclusivité samedi au festival Kreol Jazz, où Gilles Rosine et Chyco Siméon seront également présents. Le temps d’une interview, Jowee Omicil a bien voulu déposer son saxophone.

Afrik.com: Parlez-nous de la genèse de votre nouvel album, Roots and Groove!

Jowee Omicil:
Avec mes origines, je voulais amener les gens à groover. Dans le fond, j’ai voulu réunir toutes mes influences et expériences musicales, pas tellement académiques. J’ai été chercher un ingénieur du son au Japon, beaucoup de nos musiciens sont issus d’Afrique, ou des îles. Le concept est de réunir tous mes amis et de combiner plusieurs sons, jazz, musique des Antilles, un peu d’influence hip hop, électro et du gospel pour faire un live. Et cela a donné l’album. C’est dans ce sens que Roots and Groove est moins conventionnel que Let’s do this. Le son est plus puissant, plus lourd. Je pense qu’avec cet album, de par mes mélanges, l’audience peut groover.

Afrik.com: Vous êtes né à Montréal et avez débuté le saxophone à 15 ans. Je suppose que vos premières influences sont issues du Jazz américain?

Jowee Omicil:
Oui, mes premières influences sont Kenny Garrett, Sony Rollins, ou encore Miles Davis. En musique, fondamentalement, il n’a rien de nouveau, juste des influences et de l’expérience qui font évoluer musicalement. C’est par les sons qu’on emmagasine qu’on évolue. La musique est mentale. On invente des onomatopées, l’on teste différentes techniques. Sinon ma musique est influencée par la simplicité. J’aime l’expérimenter auprès des enfants.

Afrik.com: Quel est la différence entre le Jazz américain et le Jazz que vous produisez?

Jowee Omicil:
La formation. Le jazz américain est un jazz beaucoup plus simple. Une personne chante. Le nombre et le type d’instruments également sont réduits pour le Jazz américain. Des différences existent sur l’agencement des notes, le rythme. Nous avons fait appel à une troupe pour composer Roots and Groove. Nous nous sommes vraiment inspirés du côté gospel, négro spirituel et de nombreuses influences africaines et des îles.

Afrik.com: Vous composez aussi des musiques pour des films et des publicités…

Jowee Omicil:
Effectivement, j’ai composé pour Nickelodéon, la National Public Radio (NPR). J’ai également composé pour un documentaire sur le tremblement de terre à Haïti qui sortira bientôt sur Radio-Canada. L’inspiration ne vient pas de nulle part. J’ai toujours un son ou une image qui sont à l’origine de mes compositions. Par exemple, pour les films, chaque scène produit une émotion particulière. Je joue souvent au même moment que je regarde une image.

Afrik.com: Et quelle est la suite?

Jowee Omicil:
J’ai encore une semaine en France. Je dois ensuite effectuer une performance à Haïti. Depuis le tremblement de terre, les jeunes sont plus attirés par la musique. Nous, Haïtiens, sommes vraiment émotionnels. La musique est la meilleure façon de faire passer l’émotion. Malheureusement la culture sonore d’Haïti a été galvaudée. Mon déplacement à Haïti sera aussi l’occasion de témoigner mon soutien au candidat Michel Martelly pour les élections du 20 mars. C’est un artiste qui est du milieu. Il est sincère et vrai. Michel Martelly est peut-être l’opportunité que les jeunes Haïtiens recherchent. Mais je continue à penser que, pour Haïti, il ne faut pas être dans la tristesse, mais dans la joie. Il y a beaucoup de choses qui se font là-bas.

 Pour plus d’infos sur Jowee Omicil

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