Esclavage : l’Afrique exige le versement de réparations


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Le monument d'un esclave
Le monument d'un esclave

Le Président du Ghana a plaidé pour que des réparations soient versées au continent africain victime de l’esclavage. Le dirigeant a en outre réclamé des excuses officielles de la part des nations européennes impliquées dans cette traite. Lundi, Nana Akufo-Addo avait tenu les mêmes propos à Accra, lors d’un sommet conjoint de l’Union Africaine, du Fonds africain pour la justice transitionnelle, l’Institut afro-américain (AAI) et Global Black.

Le chef de l’Etat ghanéen est revenu, ce mardi 2 août 2022, sur les «réparations et la guérison raciale» du continent africain en lien avec la traite négrière et a condamné, avec la dernière énergie, les méthodes des colons. «Prenez le cas d’Haïti, qui a dû payer des réparations d’un montant de 21 milliards de dollars aux esclavagistes français, en 1825, pour la victoire de la grande révolution haïtienne, la première dans les Amériques et les Caraïbes où les esclaves ont été libérés», a dénoncé le Président Ghanéen.

«Il est temps que l’Afrique, dont 20 millions de fils et de filles ont vu leurs libertés réduites et ont été vendus comme esclaves, reçoive également des réparations», a martelé le Président Nana Akufo-Addo, accusant que les effets de la traite des esclaves étaient «dévastateurs» pour le continent et la diaspora. Le dirigeant de ce pays d’Afrique de l’Ouest se dit convaincu que «toute la période de l’esclavage a retardé le progrès économique, culturel et psychologique de l’Afrique».

Lire : L’esclavage était-il économiquement efficace ?

«L’ensemble du continent africain mérite des excuses officielles de la part des nations européennes impliquées dans la traite des esclaves pour les crimes et les dommages que cette traite a causés à la population, à la psyché, à l’image et au caractère des Africains du monde entier», a relevé le Président du Ghana. «Nous devons guérir des torts du passé afin de capitaliser sur les opportunités qui nous attendent à l’avenir», a-t-il poursuivi.

Le Président Akufo-Addo a rappelé la réparation à hauteur de 20 millions de livres sterling, soit l’équivalent de 20 milliards de livres sterling aujourd’hui, versée aux Britanniques propriétaires d’Africains, lorsqu’ils ont mis fin à l’esclavage. Déplorant que les Africains réduits en esclaves eux-mêmes n’ont reçu aucun centime. A-t-il aussi rappelé qu’aux Etats-Unis, les propriétaires d’esclaves ont reçu 300 dollars pour chaque esclave qu’ils possédaient. En retour, rien n’a été versé aux esclaves eux-mêmes.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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