Covid-19 au Cameroun : 250 personnels de Camair-Co envoyés en chômage technique


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La compagnie aérienne du Cameroun (Camair-Co) a mis une partie de son personnel, soit 250 agents, en chômage technique, le lundi 22 juin 2020.

La décision des autorités camerounaises du 17 avril 2020 annonçant le plan de riposte contre la pandémie avec entre autres, la fermeture des frontières n’était pas de nature à arranger les choses. Dans une lettre adressée le 23 mars 2020 à Jean Ernest Ngallé Bibéhé, par ailleurs président du conseil d’administration de Camair-Co et ministre des Transports, Louis Georges Njipendi Kouotou, le DG de la compagnie fait deux propositions : suspendre provisoirement l’exploitation de la compagnie et mettre en « chômage technique le personnel non essentiel », ou alors recevoir une « subvention d’équilibre mensuelle de 2 milliards FCFA » pour maintenir Camair-Co en activité pendant toute la durée de la pandémie du Coronavirus.

Répondant à cette lettre, le 25 mars 2020, Jean Ernest Ngallé Bibéhé écarte d’abord l’idée d’une subvention d’équilibre émise par le DG. « J’ai l’honneur de vous faire connaître qu’une dotation de subvention d’équilibre mensuelle n’est pas envisageable, au regard des contraintes budgétaires de l’Etat », écrit le ministre des Transports.

Et ce dernier de poursuivre : « s’agissant de la proposition relative à la suspension provisoire de l’exploitation, je vous demande de bien vouloir me faire le point des effectifs qui seraient concernés par la mesure de chômage technique, assorti des éclairages sur le sort de la traite salariale qui leur sera réservé. Vous voudrez également requérir l’avis de l’inspecteur du travail de ressort, des délégués du personnel et des organisations syndicales sur ladite mesure, conformément à la réglementation en vigueur ».

Il faut signaler que l’exploitation de Camair-Co est suspendue depuis le 1er avril 2020, pour cause de Coronavirus. Plus de deux mois après, la direction générale de l’entreprise dont la trésorerie est à répétition sous tension avec les salariés, d’une rentabilité jamais atteinte entraînant une accumulation de dettes depuis le début de ses opérations en 2011, a annoncé la mise en chômage technique, d’une partie de son personnel non essentiel, pour une durée de 3 mois renouvelables, le cas échéant.

Face à cette situation, les syndicats ont annoncé de mettre en œuvre toutes actions jugées utiles pour faire valoir la position des partenaires sociaux qui militent pour « une reprise des activités dès l’ouverture des frontières » soutenue par un plan d’exploitation soudé de nature à assurer la pérennité des emplois, à garantir au Cameroun, « l’instrument de souveraineté qu’est sa compagnie aérienne nationale ».

A date, Camair-Co ne dispose justement d’aucun avion opérationnel. Ses deux MA60 d’antan (déployés sur le marché domestique) requièrent une maintenance ; son unique Bombardier Dash 8 fait l’objet d’une rupture unilatérale du contrat par son loueur Abu Dhabi Aviation, qui réclame des millions d’impayés de location ; ses deux 737-700 (cloués au sol depuis février 2019) attendent désespérément d’être convoyés pour subir une maintenance moteur.

Il est à rappeler qu’en neuf ans d’existence légale, Camair-Co a vu se succéder à sa tête six directeurs généraux. Il s’agit du Néerlandais Alex Van Elk (2010-2013), de son compatriote Matthij Boertien (2013), des Camerounais Frédéric Mbotto Edimo (2013-2014), Jean-Paul Nana Sandjo (2014-2016), Ernest Dikoum (2016-2019) et Louis Georges Njipendi Kouotou qui est le sixième directeur général de la compagnie.

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