Burkina Faso : les actes de mutinerie se multiplient


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Malgré les concessions du président Blaise Compaoré qui a remanié son gouvernement et nommé de nouveaux chefs à la tête de l’armée, les mutineries militaires se multiplient et se propagent à travers tout le pays. Une quatrième ville, Kaya, est désormais touchée. La population et les commerçants sont excédés.

Ouagadougou, Pô, Tenkodogo et maintenant Kaya. La liste des villes du Burkina Faso où des actes de mutineries ont été observés ces dernières heures se prolonge. C’est dans cette dernière ville, au nord-est de la capitale Ouagadougou, que les derniers actes de rébellion de militaires ont été observés. Plusieurs dizaines de soldats sont sortis de leur caserne dans la nuit de dimanche à lundi et ont tiré avec leurs armes à feu dans les rues de la ville. Ils étaient accompagnés par des gendarmes, pour la première fois depuis les premiers actes de mutineries qui secouent le pays.

Dans la même nuit, des militaires du détachement de commando blindé de Tenkodogo, à 180 km au sud-est de Ouagadougou, se sont également rebellés. Aucun acte de pillage n’est à signaler pour le moment dans ces deux villes contrairement à Ouagadougou et Pô où plusieurs boutiques de matériel électroménager et informatique ont été dévalisées. Plusieurs civils dénoncent cependant des vols de voitures et de motos.

Population excédée

Les actes de vandalisme des mutins touchent essentiellement la population et les commerçants. Excédés par les pillages, des commerçants de la capitale s’en sont pris samedi à plusieurs édifices publics, dont le siège du parti politique au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès de Blaise Compaoré. Notre correspondant au Burkina Faso a également signalé dimanche soir une bagarre opposant civils et militaires à la périphérie de Ouagadougou. Deux soldats auraient été agressés par des dizaines de civils avant d’être rejoints par des renforts militaires qui seraient à leur tour entrés dans la bagarre.

Concessions de Compaoré

Vendredi soir, le chef de l’État burkinabè a dissous le gouvernement du Premier ministre Tertius Zongo. Les chefs d’état-majors des armées ont été limogés et remplacés, en intérim, par leurs adjoints samedi soir. Le président Blaise Compaoré a promu plusieurs de ses fidèles, comme le colonel-major Honoré Nabéré Traoré, placé à la tête de l’armée, et le nouveau chef de corps de la Garde présidentielle, le colonel-major Boureima Kéré.

Dans la capitale Ouagadougou, un couvre-feu a été instauré depuis samedi, de 19h00 à 06h00, par le ministère de la Sécurité. Il a été respecté la première nuit mais des tirs ont été entendus dans celle de dimanche à lundi, à proximité de l’université de la ville.

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