Boko Haram provoque de nouveau la Chine


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Les dix Chinois enlevées par Boko Haram au nord du Cameroun, ce week-end, seraient déjà sur le territoire nigérian. Sans doute une façon pour le groupe terroriste de viser la Chine qui a affirmé son soutien aux actions internationales pour retrouver les lycéennes.

Boko Haram a frappé pour la énième fois. Les dix travailleurs chinois que le groupe terroriste a enlevé au nord du Cameroun seraient déjà au Nigeria, a rapporté un commissaire de police camerounais. Boko haram agi sans doute en représailles après que la Chine ait apporté son soutien aux recherches actives à l’international pour retrouver les 223 lycéennes enlevées par ses éléments. La riposte militaire camerounaise a été limitée par le manque de moyens à disposition au nord du pays. Les hélicoptères de l’armée, notamment, étaient retenues à Yaoundé, capitale du pays, à l’occasion de la parade pour le jour de la fête nationale.

Les dix travailleurs chinois enlevés par Boko Haram étaient employés par une société chinoise qui s’occupe de la réhabilitation de la route nationale n°1. « Nous avons la quasi-certitude que les 10 Chinois ont été kidnappés et conduits au Nigeria. Nous n’avons aucune nouvelle d’eux », selon ce commissaire de police camerounais, cité par l’AFP, qui a requis l’anonymat.

« Les recherches se poursuivent au Cameroun »

L’ambassade de Chine au Cameroun a affirmé que l’enlèvement s’est produit à proximité de la ville de Waza au nord du pays, à 20 km de la frontière nigériane. La forêt de Sambisa de l’Etat de Borno dans cette région serait le bastion de Boko Haram. « Les recherches se poursuivent (au Cameroun), mais je ne vois pas à quoi elles vont aboutir, sauf à rassembler quelques bribes d’information, dès lors que les ravisseurs ont quitté notre territoire », selon les autorités camerounaises.

Les assaillants, lourdement armés à bord de cinq pick-up, ont commencé par couper le courant des bâtiments occupés par les travailleurs chinois. Les affrontements auraient été particulièrement violents. Les échanges de coup de feu ont duré cinq heures selon un garde du parc national de Waza, rapporte Reuters. « Les soldats camerounais ont riposté à l’attaque et les combats ont duré jusqu’à 3 heures du matin » a précisé le commissaire de police, selon Reuters.

Les hélicoptères étaient à Yaoundé

La Brigade d’intervention Rapide (BIR), qui garde le camp de travailleurs chinois, est alors tombé dans une embuscade de ces membres présumés de Boko Haram, révèle cameroonvoice. Ils étaient en sous-effectif en raison de la parade militaire du 20 mai prochain à Yaoundé où beaucoup se sont rendus. « Tous les hélicoptères avec lesquels on aurait pu survoler la zone de l’attaque sont à Yaoundé », a précisé la police camerounaise.

Cette nuit de l’attaque, de vendredi à samedi, les assaillants ont attaqué le commissariat de la ville de Waza et ont emporté des armes. Au même moment, samedi, le président français François Hollande accueillait le Nigeria et les pays de la région au cours d’une réunion de crise pour organiser la lutte contre la secte islamiste Boko Haram. Le plan adopté a prévu une « mise en commun des services de renseignement » et des « patrouilles coordonnées (…) entre les pays limitrophes (du Nigeria)», a indiqué le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

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