« An African City », un « Sex and the City » à la sauce afropolitaine


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C’est l’histoire de cinq amies célibataires, dont on suit l’évolution dans une grande métropole, à travers leurs aspirations à l’amour, au succès et à l’indépendance. Ca ne vous rappelle rien ? Si, « Sex and The City » ! Sauf que nous sommes dans la capitale ghanéenne Accra, et qu’on parle ici d’une nouvelle websérie qui bouscule énormément de préjugés sur l’Afrique. Son nom : « An African City ».

La productrice de la série Millies Monyo, accepte humblement la comparaison de An african City avec Sex and The City. «Nous accueillons avec plaisir la comparaison avec Sex and the City […] c’est l’histoire de femmes dynamiques et qui courent à travers New York. Pourquoi on ne pourrait pas avoir la même chose en Afrique ? Pourquoi ne pas avoir la même chose sur notre continent, et même au Ghana, à Accra ?», confie-t-elle à la chaîne NPR.

Les cinq portraits représentés dans An African City, créée par Nicole Amarteifio, sont ceux de femmes modernes et fortunées, ayant baigné dans la culture occidentale, fait de hautes études et qui se sont décidées à retourner sur leur continent d’origine, pour poursuivre leurs rêves de réussite.

Ngozi, la Nigériane, est diplômée en commerce international ; Zainab, Ghanéenne née en Sierra Léone et élevée à Atlanta, a le sens des affaires et se veut une «businesswoman» redoutable; Nana Yaa a fait son retour au Ghana après avoir obtenu un diplôme de journalisme; Sade v est diplômée de la prestigieuse Harvard, et enfin Makena, Ghanéenne de part sa mère et Britannique par son père, est diplômée en droit à l’université d’Oxford et retourne au pays après un divorce douloureux.

Dans une photographie soignée et sur fond de musique sexy neo soul, moulées dans des vêtements de créateurs, ces cinq femmes vont lutter pour se (re)faire une place, entre concurrence, jalousies, et rejet de leur parcours et de leur culture parce que considérées comme trop occidentalisés.

Une autre image de l’Afrique

La série véhicule une image « afropolitaine », plus positive, où un pont se crée entre les influences occidentales et africaines. Elle laisse entrevoir que les grandes capitales telle Accra, peuvent rivaliser avec la vie dans les mégalopoles occidentales. Les opportunités de travail y sont présentes, les vêtements de créateurs pareillement convoités et la vie nocturne aussi vibrante et trépidante. « Nous montrons une facette différente de l’Afrique, celle dont certaines personnes ont dit ne pas connaître l’existence. Ils ne réalisaient pas qu’il y a des gens qui ont de l’argent en Afrique, et qui le dépensent, qu’il y a des endroits ou dîner le soir, ou faire la fête, et des vêtements fabuleux ! C’est ce que nous voulons montrer »

Le tout est remixé à la sauce africaine pour proposer une alternative à la vision de l’Afrique vue de l’occident, souvent peu valorisante (guerres, famines, obscurantisme…). Seulement, il faut noter que cette description ne concerne qu’une certaine classe de la population africaine, en l’occurrence la classe moyenne émergente, capable de dépenser sans compter. La série ne peut donc que se trouver limitée par cette représentation. An African City demeure une fiction, qui se veut glamour et fabuleuse, à l’image de son modèle de la chaîne HBO.

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