Egypte : une bombe fait deux morts à Alexandrie avant le plébiscite attendu pour Sissi


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Deux policiers ont été tués samedi dans la ville égyptienne d’Alexandrie par un attentat à la bombe qui visait le chef de la sécurité locale, deux jours avant une élection présidentielle qui devrait voir la réélection très large d’Abdel Fattah al-Sissi.

Deux policiers sont décédés et cinq autres personnes ont été blessées par l’explosion d’une bombe laissée sous une voiture, a indiqué le ministère égyptien de l’Intérieur. Le chef de la police locale, qui était visé, n’a pas été blessé et a déclaré qu’il ne serait pas dissuadé de «faire son devoir» en sauvegardant le vote de la semaine prochaine.

Il n’y a pas encore de revendication mais l’agence de presse de l’Etat l’a imputée à l’organisation des Frères musulmans. L’Etat islamique a publié une vidéo, le mois dernier, dans laquelle il a mis en garde les Egyptiens contre le vote et a exhorté les islamistes à attaquer les forces de sécurité et les dirigeants.

Le gouvernement a condamné l’attaque et déclaré que cela n’affecterait pas la tenue de l’élection qui s’ouvre ce lundi. Sans réel opposition, le président Abdel Fattah al-Sissi devrait remporter facilement un second mandat.

« Ces tentatives désespérées des forces du terrorisme et des Etats qui l’appuient (…) ne fera qu’augmenter la détermination de l’Etat égyptien à achever son processus politique et son progrès économique« , a déclaré le Premier ministre Sherif Ismail.

Après le renversement d’Hosni Moubarak en 2011, les Égyptiens ont élu de justesse Mohamed Morsi, représentant des Frères musulmans. Son règne controversé s’est soldé par un coup d’Etat militaire, dirigé par M. Sisi en 2013. Depuis lors, M. Sissi a mené une répression brutale contre les islamistes et les activistes laïques pro-démocratie.

Pour l’élection qui débute aujourd’hui, seul challenger du président aux urnes est en fait l’un de ses partisans, c’est l’étrange spectacle qui accueille les électeurs égyptiens rapporte . D’autres rivaux potentiels ont été dissuadés par un mélange d’intimidation et de blocage bureaucratique.

C’est ainsi que, deux heures avant les nominations, le politicien Moussa Mostafa Moussa, relativement inconnu, se présenta pour être le seul challenger. Chef du parti Ghad pro-gouvernemental, M. Moussa admet volontiers qu’il était, jusqu’à ce moment, l’un des soutiens parlementaires de M. Sissi. « Nous voulions qu’il revienne, pour être réélu, c’était notre objectif parce que nous ne réinventons pas la roue … et nous voulions la stabilité pour le pays pour encore quatre ans« , a-t-il déclaré.

Les bus de la campagne diffusent des chansons prônant la participation et la police a été repérée distribuant des tracts exhortant les Egyptiens à se rendre aux urnes. L’objectif étant d’assoir la légitimité d’Abdel Fattah al-Sissi, la participation est la seule inconnue de l’élection.

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