La Côte d’Ivoire lève le couvre-feu


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Drapeau de la Côte d'Ivoire
Drapeau de la Côte d'Ivoire

Les rues d’Abidjan ont été prises d’assaut, samedi soir, par les Ivoiriens venus fêter la levée du couvre-feu décidée quelques heures plus tôt par le gouvernement de réconciliation. Une bonne nouvelle pour les nombreux opérateurs économiques qui souffraient depuis huit mois de la mesure prise au lendemain de l’insurrection du 19 septembre 2002.

La plupart des médias de Côte d’Ivoire rapportent les scènes de joie observées samedi dans la capitale du pays, à la suite de la levée du couvre-feu en vigueur depuis huit mois. Une décision qui en a surpris plus d’un alors que les combats n’ont pas cessé à l’ouest et des exactions commises par chaque camp continuent d’être rapportées quasi-quotidiennement. Et que le Président Laurent Gbagbo a toujours conditionné la levée du couvre-feu au désarmement des rebelles.

 » Cette décision ne signifie pas la fin de la guerre ni le début d’une période de paix assurée, prévient Alain Toussaint, porte-parole du chef de l’Etat. La vraie paix ne sera là que lorsque ceux qui ont pris les armes les auront déposés. Lorsque nous pourrons circuler librement de Korogo à Daloa.  » La décision de lever le couvre-feu a été prise  » en vu de la normalisation de la vie des citoyens, pour reconstruire les liens sociaux « , explique-t-il. Avant de conclure :  » il faut que les Ivoiriens se remettent à vivre « .

La fête n’est pas totale

Un message auquel les Abidjanais n’ont pas mis longtemps à répondre.  » Les gens ont fait la fête, explique Alex Muzadi, comptable et consultant de La Bâche bleue, le plus grand maquis (restaurant de cuisine locale) d’Abidjan. Mais avec quelques réserves. Nous avons appris la nouvelle avec beaucoup d’émotion car nous ne nous y attendions pas. Nous pensions que le préalable du dépôt des armes par les rebelles poserait des difficultés incontournables. Maintenant, il faut que la passation de charges ait également lieu là-bas (en zone rebelle, ndlr).  »

Là-bas, précisément, les événements ne semblent pas avoir été vécus de la même façon. Selon le gérant d’un maquis joint à Bouaké, principale ville aux mains du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI),  » les gens n’étaient pas particulièrement concernés, samedi, par la levée du couvre-feu. Il n’y avait pas de joie particulière « . Notre interlocuteur précise qu’  » il n’y a jamais eu de couvre-feu à Bouaké. Les gens ont continué à vivre comme avant dans la ville et ses environs « .

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