Comores : l’union sans Mayotte


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Carte des Comores de 1747 par Jacques-Nicolas Bellin
Carte des Comores de 1747 par Jacques-Nicolas Bellin

C’est officiellement toute l’Union des Comores qui obtient son indépendance le 6 juillet 1975. Mais le nouvel Etat, la République fédérale islamique des Comores, n’est constitué que de trois des quatre îles qui forment l’archipel. Avec la bénédiction des Mahorais, Mayotte est restée française, contre l’avis des Nations unies et de l’Union africaine. L’année dernière, l’île est même devenu le 101e département français.

Ancienne colonie française, l’Union des Comores obtient son indépendance le 6 juillet 1975. Or, seules trois des quatre îles qui composent l’archipel formeront la République fédérale islamique des Comores. La France conservera Mayotte, que la France possédait depuis plus longtemps que les autres îles, malgré la revendication des autorités comoriennes et les pressions exercées par la communauté internationale.

Le Comité spécial de la décolonisation des Nations unies inscrit, pour la première fois, l’archipel des Comores sur sa liste des territoires qui doivent accéder à l’autodétermination le 25 août 1972. Face à la pression internationale, Paris entreprend donc des négociations avec les Comores et signe un accord relatif à l’accession à l’indépendance, comprenant un référendum. Il est organisé le 22 décembre 1974 et débouche sur une majorité pour l’indépendance, sauf sur l’île de Mayotte où les Mahorais votent pour la présence française. En raison de ces résultats, la France décide de rééditer ce référendum, mais cette fois « île par île ». Cette décision stratégique déclenche la déclaration d’indépendance unilatérale du président du Conseil de gouvernement, Ahmed Abdallah, le 6 juillet 1975.

L’Union africaine et certains Etats comme la Chine prennent alors partie pour la réunification totale de l’archipel, mais la France n’évacue pas pour autant Mayotte.

Mayotte reste française

En 1976, la France utilise son droit de véto contre une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, qui demande à l’Hexagone de renoncer à un nouveau référendum. Ce dernier a donc lieu la même année, et les Mahorais confirment à 99,4% leur volonté de demeurer au sein de la République française.

Ce vote est considéré comme nul, et l’assemblée générale de l’Onu confirmera une nouvelle fois le 6 décembre 1994 l’appartenance de Mayotte à l’Union des Comores. Cependant, depuis 1995, la question mahoraise n’a plus été inscrite à l’ordre du jour de l’assemblée générale.

En 2009, la France décide d’aller encore plus loin et organise le 29 mars un référendum sur la départementalisation de Mayotte. Le résultat est sans appel : 95% des votants confirment une nouvelle fois leur identité française, en dépit des efforts déployés par Moroni. Mayotte devient donc en 2011 le 101e département français.

L’Union Africaine conteste ce choix et considère toujours Mayotte comme occupée par une puissance étrangère. Plus que la célébration de l’indépendance, le 6 juillet est donc davantage l’occasion pour Moroni de se souvenir de l’épine mahoraise.

Lire aussi : Mayotte : naissance d’un département français

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