FESPAM 2011 : Chroniques d’un rendez-vous ajourné


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Le 8ème Festival Panafricain de Musique (FESPAM) a débuté à Brazzaville (Congo) le samedi 09 Juillet au soir. Le décès de sept personnes lors de cette cérémonie d’ouverture a contraint les autorités congolaises à mettre un terme aux festivités. Retour sur un drame qui a mis tout le pays en émoi.

Le Festival Panafricain de Musique, biennale culturelle et scientifique visant à promouvoir la musique du continent africain et de sa diaspora, devait se tenir à Brazzaville (Congo) du 9 au 16 Juillet. Placée sous le signe de l’engagement artistique et la novation esthétique pour la renaissance africaine, l’édition 2011 a surtout été marquée par la mort tragique de sept personnes le soir de la cérémonie d’ouverture.

Du rire de joie aux larmes de tristesse

Samedi 9 juillet, ils étaient nombreux à s’être déplacés au stade Félix Eboué de Brazzaville. Venus acclamer des vedettes telles que : Patrouilles des Stars, Werrason, et Dj Arafat, les mélomanes congolais ont déchantés en se retrouvant coincés au milieu d’un gigantesque mouvement de foule à l’entrée du stade. Avec un public chauffé à bloc, et malgré un service d’ordre sur la brèche, les évènements ont vite pris une tournure tragique.

« Nous avons tous été surpris par l’affluence inhabituelle, explique Jean-Claude Ngakosso, ministre congolais de la Culture. A se demander si les personnes à l’extérieur n’étaient pas plus nombreuses que celles dans le stade, lui-même déjà plein comme un œuf», explique-t-il lors d’une conférence de presse improvisée dès le lendemain du drame.

Dans les rues de Brazzaville, les opinions divergent s’agissant aussi bien de l’annulation du festival que du drame en lui-même. Ils sont quelques uns, à l’instar d’Hermann, restaurateur installé dans le quartier de Bacongo, à pointer du doigt les forces de l’ordre : « Des innocents ont trouvé la mort du fait de la négligence de certains policiers, peu regardant sur la sécurité ».

Même son de cloche du côté de Poto-Poto, l’un des quartiers populaires de la ville : « Certains policiers réclamaient de l’argent au public, alors que tout le monde savait que l’évènement était gratuit. C’est cela qui a mis le feu au poudre et causé la pagaille », croit savoir Michel, un vendeur ambulant, qui n’était pas présent au Stade Félix Eboué, le soir de l’incident.

Une version contestée par l’ensemble des autorités policières, qui parlent plutôt d’un « excès d’enthousiasme » de la part d’une partie du public, « peu prompts à obtempérer et suivre les règles élémentaires de sécurité mises en place ».

Quel avenir pour le Fespam ?

« Tout avait bien commencé », se désole l’un des partenaires du festival. Cette édition 2011 aurait tenue toutes ses promesses, aussi bien au niveau de l’organisation, que de l’affluence. Une aubaine pour nous autres partenaires, qui soutenons l’évènement, et resterons aux côtés des organisateurs quoi qu’il arrive. »

Rappelons, que durant la semaine du festival, en dehors des concerts et des spectacles, d’autres activités, tout aussi importantes, devaient avoir lieu. C’est le cas du MUSAF (Marché de la Musique Africaine), qui s’articule autour de l’exposition-vente de supports phonographiques/vidéographiques et de rencontres professionnelles sur l’industrie culturelle. Tous les deux ans une exposition d’instruments traditionnels de musique se tient au Musée panafricain de la musique, haut lieu de recherche, de sauvegarde, de conservation et de promotion du patrimoine culturel africain.

Comment ne pas parler du concours de beauté Miss Fespam, qui est à chaque édition, l’une des grandes attractions du festival. Un véritable point de jonction entre la musique, la beauté, et la mode. Organisée en collaboration avec le Club Promotion Esthétique de Brazzaville, cette soirée met en compétition les Miss et Dauphines nationales de plusieurs pays africains.

En dépit du regrettable incident survenu lors de la cérémonie d’ouverture, il est hors de question d’annoncer la mort du Fespam, comme le précise un membre du comité d’organisation : « L’édition de cette année a été interrompue, mais nous avons tenu à respecter nos engagement vis-à-vis de nos partenaires, mais aussi auprès des délégations venues des quatre coins du monde. Et en ce qui nous concerne, on attend 2013 avec impatience. Tout en ayant, évidemment, une forte pensée pour les victimes. »

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