Afrique : le secteur privé a plus que jamais les faveurs de Proparco


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Le secteur privé en Afrique a bénéficié en 2010 de 459,8 millions d’euros investis par Proparco, la filiale de l’Agence française de développement (AFD). La région de l’Afrique sub-saharienne concentre à elle seule 423 millions, ce qui en fait la principale zone d’intervention de l’institution financière de développement qui a publié ce mardi son rapport d’activités.

2010 sacrée « année africaine » par Proparco. La filiale de l’Agence française de développement (AFD) dédiée au secteur privé confirme son intérêt pour le continent. Tout comme sa maison-mère. Entre l’Afrique du Nord et l’Afrique sub-saharienne, ce sont 459,8 millions d’euros qui ont été investis dans le secteur privé. Ce chiffre record est surtout le fait d’une zone. L’Afrique sub-saharienne a représenté 45 % des 944 millions d’euros de prêts et de prises de participations signés par Proparco, contre 893 millions en 2009. La région a reçu 423 millions d’euros, soit une augmentation de 60 % par rapport à 2009, qui incluent 48 millions provenant du Fonds d’investissement et de soutien aux entreprises en Afrique (Fisea), géré par Proparco pour le compte de l’AFD. Ce record d’interventions fait de Proparco, qui a présenté ce mardi son rapport 2010, « la première institution financière de développement bilatérale en Afrique ».

Quelques chiffres

 Investissements de Proparco dans le monde en 2010 : 944 millions d’euros

Progression par rapport à 2009 : +6 %

Nombre de projets : 74

 Investissements de Proparco en Afrique (Afrique du Nord + Afrique sub-saharienne) en 2010 : 459,8 millions d’euros

Pourcentage du total de signatures 2010 : 49 %

Progression par rapport à 2009 : +36 %

Nombre de projets : 49

 Investissements de Proparco en Afrique sub-saharienne : 423 millions d’euros

Pourcentage du total de signatures 2010 : 45 %

Progression par rapport à 2009 : +60 %

Nombre de projets : 44 projets, dont 17 prêts, 12 prises de participations pour le compte de Proparco et 14 autres pour le Fonds d’investissement et de soutien aux entreprises en Afrique (Fisea).

Proparco : capital-risqueur en Afrique

« Nous nous intéressons depuis toujours à l’Afrique, a souligné ce mardi le directeur général de Proparco, Etienne Viard. Nous avons ce tropisme africain parce que les pays d’Afrique sub-saharienne sont parmi les plus pauvres de la planète. En tant qu’agence de développement, nous nous devons d’intervenir en Afrique et notre satisfaction d’avoir des bons résultats sur ce continent se justifie ». La vocation de Proparco fait écho au dynamisme des entreprises du Sud. L’Afrique du Sud, avec plus de 40 millions d’euros alloués au secteur financier et bancaire, le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie et le Nigeria sont les pays qui ont le plus profité des fonds Proparco. « La Côte d’Ivoire pourrait être un pays dynamique parce qu’avant les crises à répétition qu’elle a connues, ce pays représentait 40% de la zone Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine), note par ailleurs le patron de Proparco. La Guinée, aussi, est en train de connaître un boom économique extrêmement important grâce à la relance du secteur minier ». Parmi les projets phare de cette année pour Proparco, qui a concentré « ses financements dans les petites et moyennes entreprises, ainsi que dans l’énergie, les télécoms et les infrastructures », l’extension du Port autonome de Dakar (PAD) en partenariat avec Dubaï Port World Dakar qui a reçu un prêt de 16 millions d’euros. En 2010, Proparco a également fortement investi dans les banques et les marchés financiers (521 sur 944 millions d’euros).

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Majoritairement prêteur – 80% d’opérations en prêts et 20% en fonds propres -, Proparco inverse la tendance sur le continent en devenant plutôt capital – risqueur. « Il se trouve que la majorité de nos opérations en fonds propres sont concentrées en Afrique, affirme son directeur général. Nous prenons donc plus de risques, de participations en Afrique que dans les autres zones d’intervention ».

Proparco ambitionne l’année prochaine de « consolider » son modèle de gouvernance – l’institution est détenue à 55% par l’AFD (public), à 25% par des banques françaises et la Caisse des dépôts (CDC) et dont le reste du capital est réparti dans les banques du Sud – pour intervenir davantage en Afrique où elle dispose de 7 bureaux. Parmi les projets de la filiale de l’AFD, la lutte contre le réchauffement climatique par le développement de la finance carbone en Méditerranée et en Afrique sub-saharienne. « On constate que l’Afrique n’a absolument pas profité des financements qui sont liés aux mécanismes de développement propres de Kyoto », note Etienne Viard. L’institution financière s’est récemment alliée avec la CDC, « qui est d’un leader de la finance carbone dans le monde » pour investir 30 millions d’euros dans ce domaine.

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