Plusieurs centaines de personnes seraient mortes dans les violences de Jos au Nigeria


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Le calme est revenu dimanche à Jos, au nord du Nigeria, alors que le nombre de victimes des violences survenues vendredi et samedi continue d’augmenter. Les violences suscitées par l’élection du gouvernement local jeudi, avaient dégénéré en crise ethno-religieuse samedi.

La presse locale a rapporté dimanche que les pertes en vies humaines ont atteint 153 personnes, en plus de 300 blessés et des milliers de déplacés.

Bien qu’il n’y ait aucun chiffre officiel sur le nombre de victimes, quelques témoins interviewés par la PANA ont dit que le nombre de morts pourrait être bien plus élevé, car une masse de corps a été vue joncher les points chauds ou certains emportés dans des camions militaires.

La Police a indiqué que plus de 1.500 personnes, dont la plupart d’entre elles ont été convoyées des Etats voisins, ont été arrêtées suite aux violences, qui avaient opposé les chrétiens aux musulmans et entraîné l’incendie des églises et des mosquées.

La violence a commencé vendredi, quand des militants du parti de l’opposition All Nigeria People’s Party (ANPP) ont lancé une protestation contre des prétendus rapports selon lesquels leur candidat pour la présidence du conseil local du nord de Jos (le nerf commercial de l’Etat) avait perdu l’élection au profit de son adversaire du Parti démocratique des peuples (PDP, au pouvoir).

La violence a empiré et a dégénéré samedi en une crise ethno- religieuse suite à la publication des résultats des éléctions en vue de la formation des 17 conseils locaux, tous gagnés par le PDP. Tandis que les musulmans du Plateau soutiennent l’ANPP, le PDP bénéficie de plus de soutien parmi les Chrétiens.

L’Association des Chrétiens du Nigeria (ACN) a exprimé sa grande tristesse face à ces violences et témoigné sa sympathie aux sinistrés.

« Nous avons été déconcertés par la tournure des évènements à Jos. Nous avons pensé que c’était un problème politique, mais tout indique que c’est toute autre chose. Nous avons été étonnés de la manière dont certaines de nos églises et propriétés ont été attaquées et une partie de nos fidèles et clergé ont été tués », a indiqué le président du CAN, le révérend Ignatius Kaigama.

Le président Umaru Yar’Adua a ordonné le déploiement des troupes pour aider à apaiser les émeutes, tandis que le gouverneur de l’Etat de Jos, Jonas Jang, a imposé un couvre-feu dans les régions affectées, du crépuscule à l’aube.

A rappeler que les émeutes ethno-religieuses à Jos entre 2001 et 2004 avaient fait des milliers de morts et obligé le gouvernement fédéral à imposer l’Etat d’urgence.

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