Zimbabwe : un compromis bancal ?


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Les négociations pour un partage du pouvoir au Zimbabwe avancent, mais ne sont pas closes. La Zanu-PF, le parti présidentiel, s’est entendue avec une frange du principal parti d’opposition, le Mouvement pour un Changement Démocratique (MDC). Le leader du MDC s’est tenu à l’écart des discussions, demandant un délai de réflexion. L’issue des tractations dépendra de lui.

Vers un accord d’union nationale ? Le parti de Robert Mugabe, président contesté du Zimbabwe, semble être parvenu mardi soir à Harare à un accord avec une faction dissidente du principal parti d’opposition, le Mouvement pour un Changement Démocratique (MDC). La Zanu-PF se serait entendue avec Arthur Mutambara, mais le chef de file du MDC Morgan Tsvangirai aurait demandé un délai de réflexion pour décider de sa participation ou non dans le projet de partage du pouvoir proposé.

Un fragile équilibre

Un responsable anonyme de la Zanu-PF a déclaré mardi soir qu’un texte avait été signé entre Arthur Mutambara et le président zimbabwéen mais que « la porte reste ouverte » au leader de l’opposition. Des propos aussitôt démentis par le médiateur en charge des pourparlers, le président sud-africain Thabo Mbeki, ainsi que par Arthur Mutambara.

Selon eux, un accord a bien été trouvé mais rien n’a été officiellement entériné. D’autant que le feu vert de Morgan Tsvangirai est indispensable : s’il reste en dehors de l’accord, le gouvernement d’unité nationale en sera fragilisé, tout comme l’espoir d’une stabilisation politique et économique du pays.

Thabo Mbeki a exprimé son envie de voir tous les acteurs des pourparlers s’accorder, pour une entente équilibrée : « J’ai une grande confiance dans leur capacité à résoudre les questions en suspens pour mettre en place un gouvernement qui inclut toutes les parties, et ensuite à travailler ensemble ».

Des tractations houleuses

Les négociations zimbabwéennes, qui ont débuté fin juillet en Afrique du Sud, ont à plusieurs reprises achoppé sur le refus de Robert Mugabe d’abandonner ses prérogatives. Morgan Tsvangirai a quant à lui toujours refusé la place de troisième vice-président qu’on lui proposait au sein du gouvernement. Selon lui, la réélection de son rival le 27 juin dernier est illégitime et un gouvernement de coalition ne devrait être qu’une brève transition avant de nouvelles élections.

Plusieurs fois ces dernières semaines, les tractations ont été suspendues et différées. Elles ont repris dimanche à Harare et ont de nouveau été reportées à mardi. Journée à l’issue de laquelle Morgan Tsvangirai aurait claqué la porte devant l’intransigeance du président Mugabe. D’après un représentant de la Zanu-PF, si échec il y a, il sera imputable au leader de l’opposition, qui « change les règles du jeu pour nous obliger à renégocier des points déjà réglés ».

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