Vrai ou faux faux billet


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Le nouveau billet de 10 000 Fcfa était dit infalsifiable. Pourtant, le 12 juillet dernier, une première plainte est tombée sur les bureaux de la police ivoirienne. Depuis, la BCEAO a conclu à un faux grossier qui n’en n’est donc pas un ! Reste que la presse ivoirienne fait toujours état de la circulation de ces fausses fausses coupures.

« Dès que des réflexions se poursuivent en vue de mettre sur pieds des systèmes fiables de sécurité des billets, les faussaires, eux, se mettent à pied d’œuvre pour la contourner ». Ces propos ont été tenus le 14 juillet dernier par le directeur de l’Agence d’Abidjan de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’ouest (BCEAO), Kablan Yao Sahi, après qu’une plainte pour contrefaçon d’un faux billet ait été déposée sur les bureaux de la police ivoirienne. Ladite fausse coupure, d’une valeur de 10 000 Fcfa, était le fleuron de la banque ouest africaine. Lancé en grande pompe le 30 juin dernier, il était réputé infalsifiable.

Depuis, la BCEAO tient un tout autre discours. « Il y a eu une grossière photocopie du nouveau billet de 10 000 Fcfa, effectuée sur du mauvais papier et ne comportant aucun des signes de sécurité incorporés au nouveau billet », a rectifié Kablan Yao Sahi, laissant entendre que personne n’aurait dû se laisser prendre au piège. Le directeur de la BCEAO Abidjan avait pourtant déjà prévenu : « Dans cette phase de lancement, il y aura de nombreuses tentatives de contrefaçon. Mais les populations peuvent être rassurées sans pour autant cesser d’être vigilantes »

206 milliards distribués

Une des principales raison qui avait poussé la BCEAO à lancer le nouveau billet de 10 000 Fcfa était la lutte contre la fraude. En effet, ces coupures ainsi que celles de 5 000 Fcfa étaient les plus contrefaites. Face à ces menaces, la BCEAO avait muni son nouveau billet d’une bande holographique continue et d’un filet de sécurité en surimpression censé empêcher toute falsification. Toute la crédibilité de l’organisme ouest africain était donc en jeu en cas de falsification aussi rapide des 206,5 milliards déjà distribués, en Afrique, en nouvelles coupures de 10 000 Fcfa (42 milliards de Fcfa distribués en Côte d’Ivoire).

Une crédibilité déjà bien écornée si l’on en croit le quotidien ivoirien Le Journal. Prenant la BCEAO au mot et admettant l’infalsifiabilité du nouveau billet, le périodique va jusqu’à émettre l’hypothèse d’une fraude réalisée en interne à l’organisme banquier régional. De toutes les façons, pour le quotidien ivoirien, la BCEAO a tout intérêt à lutter efficacement contre ces cas de fraude plutôt que de les ignorer.

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