Une nouvelle génération d’acteurs politiques pour succéder à Gbagbo, Ouattara et Konan Bédié


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urne Côte d'ivoire

Peut-on imaginer en Côte d’Ivoire, la vie politique sans les présidents Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), Laurent Gbagbo, président du Front populaire ivoirien (Fpi), et Alassane Ouattara, actuellement président d’honneur du Rassemblement des républicains (Rdr) ? Pour beaucoup d’ivoiriens, cela semble pour le moment inimaginable. L’image de ces trois personnalités politiques sont tellement indissociables du parti politique qu’ils dirigent, qu’il est pratiquement difficile d’imaginer ces trois formations politiques survivre, sans se disloquer, en l’absence de ces derniers.
Tous les regards tournés vers cette nouvelle génération

Alors, lorsque le chef de l’Etat dit dans son discours à la nation ivoirienne, le 6 août 2018,  je cite, « je veux réaffirmer ma foi en la jeunesse et ma conviction dans le renouvellement des générations. Comme je l’ai déjà souligné, nous devons travailler pour transférer le pouvoir à une nouvelle génération, de manière démocratique, en 2020…N’ayons pas peur de passer le témoin », c’est un message très fort qu’il donne à toute la classe politique de sa génération.

Tous les regards sont désormais tournés vers cette nouvelle génération. Il faut d’abord pouvoir définir cette nouvelle génération. Concerne-t-elle uniquement les acteurs n’ayant jamais été chef d’Etat ? Ou également à tous les acteurs politiques de premier plan, collaborateurs de ces trois chefs d’Etat ? Sinon, laquelle ? Cette déclaration du chef de l’Etat a été accueillie comme une véritable bouffée d’oxygène, dans un environnement politique qui commence à s’atrophier et donne une impression de déjà vue. Il fallait donc cette prise de position courageuse pour renouveler et redynamiser cette classe politique afin de redonner de l’espoir aux jeunes générations et les faire rêver à nouveau. Au sein de ces principaux partis politiques ivoiriens, les ambitions secrètes des uns et des autres prennent tout doucement forme, de manière encore timide et prudente. Les chefs sont encore là, ils tiennent toujours les appareils politiques et pour l’instant, aucun successeur officiel n’a été désigné, ici et là. Cette déclaration du chef de l’Etat, invitant implicitement les deux autres présidents des principaux partis politiques ivoiriens, à « travailler pour transférer le pouvoir à une nouvelle génération », n’a pour l’instant pas reçu de réponse. A pratiquement deux années de l’élection présidentielle de 2020, tous les observateurs politiques nationaux scrutent les faits et gestes des principaux acteurs politiques ivoiriens pouvant incarner cette nouvelle génération. Ce scrutin présidentiel de 2020 s’annonce déjà comme une nouvelle ère pour la Côte d’Ivoire, avec des acteurs politiques nouveaux et espérons-le, avec également de nouvelles pratiques politiques.

Garantir une paix durable et une cohésion nation

Tous les regards sont donc tournés vers cet « ivoirien nouveau », issu de la nouvelle génération d’acteurs politiques, pouvant s’inscrire dans la continuité de ce qui a été déjà réalisé d’une part. Et d’autre, ayant la capacité d’offrir aux populations ivoiriennes, une vision moderne, voire futuriste, de la politique, de la démocratie, du développement et des libertés individuelles et collectives en Côte d’Ivoire. Pour l’instant, aucun de ces acteurs politiques ivoiriens, pouvant représenter cette nouvelle génération, ne se manifeste d’une manière ou d’une autre, quel que soit le parti politique.

L’heure n’est peut-être pas encore au choix des successeurs ou d’afficher publiquement ses ambitions politiques; encore moins à l’acceptation de ce vœux du chef de l’Etat ivoirien. Au Fpi par exemple, depuis l’incarcération de son président à La Haye, aucun acteur politique de la nouvelle génération n’a émergé pour animer et diriger le parti. Bien au contraire, tous les militants et sympathisants attendent le retour de leur président. C’est une stratégie politique qui d’une part, permet de garder en permanence la pression sur le pouvoir en place et la communauté internationale. Mais, d’autre part, elle pénalise le parti qui n’est représenté dans aucune représentation élective, puisque toutes les élections sont boycottées par ses dirigeants. Avec la libération de Simone Gbagbo, qui semble avoir commencé à établir un dialogue entre les deux franges du Fpi, aux dires de certains médias, peut-être que cette nouvelle génération d’acteurs politiques verra le jour. Au Rdr et au Pdci, à deux ans de l’élection présidentielle de 2020, pour l’instant, les chefs sont toujours au commande, l’heure est plus tôt à la recherche de solutions pour unifier les différents partis politiques au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la paix et la démocratie (Rhdp). Toutes les énergies sont donc concentrées sur cet objectif afin de garantir une paix durable et une cohésion nation dans notre pays.

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