Umoja ou la déferlante artistique sud-africaine


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La nouvelle coqueluche des spectacles musicaux londoniens est sud-africaine. Cocktail de rythmes, de chants et de danse, Umoja est un fantastique show. A ne rater sous aucun prétexte.

Epoustouflant, électrisant, irrésistible, le spectacle musical sud-africain Umoja est une véritable merveille. Des rythmes et danses tribales aux dernières musiques et danses urbaines, le show, joué simultanément à guichets fermés en Angleterre et en Australie, offre un détonnant panorama de l’histoire artistique du pays. 2h 30 de pur bonheur!

L’histoire d’Umoja ressemble à un conte de fées. Tout commence dans les townships de Soweto. Là où une école de danse tente de donner aux jeunes des rues une alternative à la violence et aux crimes. Les énergies y sont si bien canalisées qu’elles donnent aux responsables l’idée d’aller plus loin et de créer un spectacle entier retraçant l’histoire de la musique sud-africaine. Une musique aux multiples visages, née de la douleur, des joies, de l’adversité, de tout un peuple.

Cinq époques musicales

Cheveux blancs, la soixantaine, un maître de cérémonie présente et introduit les cinq grands tableaux qui composent le spectacle. Sur les rythmes effrénés de quatre tambours, les danses Zulus ouvrent le bal. Les hommes sont habillés en guerriers, les femmes en parures de perles. Au traditionnel succède le « gumboot dancing ». Un saut dans le temps pour retrouver la danse des mineurs noirs où les rythmes sont martelés à la main sur les bottes en caoutchouc.

Puis vient le jazz of Sophiatown. Le narrateur décrit les « shebeen », ces cabarets afro qui officiaient en toute illégalité sous le régime de l’apartheid, les Noirs n’ayant pas le droit de réunion. Appuyée par un orchestre, la scène restitue la chaude ambiance du « swinging Johannesburg » d’autrefois. La quatrième partie du show témoigne, avec chaleur, de l’explosion du gospel dans le pays. En tuniques blanches, deux solistes entonnent a capella leurs chants religieux, appuyés par 25 choristes vibrant d’une même voix. Superbe. Dernière époque, contemporaine cette fois-ci, celle du Kwaito et du Pantsula, nouvelles musiques, nouvelles danses, spontanées, vivantes, directement issues de la jeunesse des ghettos.

Artistes naturels

Les 36 artistes de la compagnie, désormais résidants londoniens, s’en donnent à coeur joie, le rythme dans la peau, la danse et le chant dans le sang. Et nul besoin pour eux d’être toujours parfaitement synchro en chorégraphie pour ravir un public conquis bien avant l’entracte. Le spectacle, qui ne souffre d’aucun temps mort, n’est malheureusement produit qu’en Angleterre et en Australie. Si vous êtes de passage dans l’un de ces pays ne ratez surtout pas votre chance et courrez réservez votre place. Mille contre un que vous ne regretterez pas.

Umoja

Queen’s theatre

39-45 Shaftesbury Avenue

London W1

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