Togo : une veillée de prière de l’opposition brutalement dispersée


Lecture 2 min.
Militants de l'UFC

A l’appel de l’Union des Forces de Changement (UFC), des milliers de militants munis de bougies se sont massés mercredi au siège du parti aux alentours de 17 Heures (heure locale). Cependant, la veillée pour « enterrer le régime au pouvoir » a tourné court. A la nuit tombée, les forces de l’ordre ont donné l’assaut et dispersé la foule. L’opposition n’a désormais plus le droit de manifester contre la réélection de Faure Gnassingbé à la présidence de la République.

Notre correspondant au Togo

Le gendarme blesséLa veillée de l’UFC se déroulait tranquillement, quand l’information a couru qu’un gendarme en civil, portant sur lui un pistolet avec 5 balles dans le chargeur, avait été interpellé par les services de sécurité du parti d’opposition. Sérieusement amoché, ensanglanté, il a été livré aux responsables de la veillée. Le malheureux gendarme a été par la suite remis à ses collègues.

Militants de l'UFCQuelques minutes après, la foule est devenue beaucoup plus importante et excitée. Les différentes voix d’accès au siège de l’UFC sont devenues de plus en plus peuplées, les militants bloquant la circulation. Les forces de l’ordre ont alors chargé et tiré des grenades lacrymogènes pour disperser la foule. Les gaz ont atterri au milieu des militants en prière. Ce fut alors la débandade totale. Scènes de piétinement, course et escalade des murs se sont succèdées.

JP Fabre« Nous ne pouvons pas comprendre pourquoi la foule devient excitée, nous agresse avec les coups de poings, et les bougies allumées », a expliqué Agnité Bertin, commandant de la Force spéciale élection présidentielle (Fosep 2010) présent sur les lieux. Mais pour plusieurs manifestants, cette attaque serait un acte de représailles pour venger le « gendarme corrigé ». L’incident a fait 30 blessés selon les organisateurs, dont la députée Isabelle Améganvi, cadre du parti.

Cette veillée pour « enterrer le régime au pouvoir » fait partie de la série de manifestations pour protester contre la réélection de Faure Gnassingbé, accusé par l’opposition d’avoir « volé la victoire » à son challenger Jean-Pierre Fabre. Au terme de ce scrutin, la Cour constitutionnelle togolaise a crédité le Président sortant, candidat du RPT, de plus de 60% des votes contre près de 34% pour celui de l’UFC.

Le colonel Atcha Titikpina, ministre togolais de la Sécurité et de la Protection civile, a annoncé jeudi que toute manifestation à « caractère contestataire » vis-à-vis de la réélection à la présidence de Faure Gnassingbé serait désormais interdite.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News