Sommet de Maputo : vers un règlement de la crise à Madagascar ?


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Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, les chefs des quatre formations politiques les plus puissantes de Madagascar participent depuis ce mercredi à Maputo au Mozambique, au sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique Australe consacré à la crise malgache. Objectif : signer une charte qui permettra de mettre un terme aux violences qui secouent l’île depuis cinq mois, et gérer la transition vers de nouvelles élections.

C’est de l’avis de nombre d’analystes politique, un moment clé, voire la réunion de la dernière chance pour sortir Madagascar de la crise politique qui secoue la Grande Île depuis le renversement en mars dernier du président Marc Ravalomanana.
Sous l’égide du groupe international de contact (GIC) que dirige l’ancien président Mozambicain Joachim Chissano, les chefs des quatre principales mouvances politiques malgaches se retrouvent ce mercredi à Maputo, la capitale Mozambicaine, pour un sommet de trois jours. Pour la première fois, Andry Rajoelina, l’actuel homme fort de la grande Île, et son rival déchu Marc Ravalomanana aujourd’hui réfugié en Afrique du sud, et aussi Didier Ratsiraka évincé du pouvoir par Marc Ravalomanana au terme d’une élection présidentielle controversée en 2002, et l’ancien président Albert Zafy vont pouvoir se parler de visu.

« Cette réunion est très importante car la crise que nous vivons à Madagascar est très grave. A la réunion de Maputo, on espère bien trouver la solution » a déclaré mardi l’ancien président Albert Zafy.

De fait, depuis le départ forcé de Marc Ravolomanana, Madagascar a renoué avec le cycle des violences qui depuis 2002 semblent accompagner tout changement à la tête de l’Etat. Bravant une interdiction administrative, les partisans du président déchu qui se définissent eux-mêmes comme étant les « légalistes » manifestent quasi quotidiennement à Antananarivo, la capitale. De nombreuses échauffourées violentes les ont ainsi opposées aux supporters d’Andry Rajoelina, ex-maire de la ville et nouvel homme fort de la Grande Île, depuis que l’armée l’a adoubé comme président de la Haute Autorité de Transition, chargée de diriger le pays. Bilan, plus d‘une centaine de morts et un fort ralentissement économique. Le nouveau pouvoir a procédé à des dizaines d’arrestations dans les rangs des partisans de M. Ravolomanana. C’est ainsi de sa prison que Manandafy Rakotonirina, son « premier ministre », qu’il a nommé depuis l’Afrique du Sud, et qui aurait dû conduire sa délégation à Maputo suivra les travaux du sommet.

La communauté internationale s’est mise au chevet de Madagascar

C’est dans ce contexte que le Groupe international de contact (GIC) mis en place par la communauté internationale a entrepris dès le mois d’avril des séries de discussions avec les délégués des quatre principales forces politiques malgaches. Pour ce faire, Joachim Chissano président du GIC désigné par la Communauté de développement de l’Afrique australe a été appuyé par Tiébilé Dramé, représentant des Nations Unies, Ablassé Ouédraogo, représentant de l’Union Africaine et Edem Kodjo, représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie. Ensemble, ils ont travaillé à rapprocher Andry Rajoelina et Marc Ravolomanana les deux principaux acteurs de la crise actuelle à Madagascar, auxquels ils adjoignent Didier Ratsiraka et Albert Zafy, deux anciens présidents.

Le sommet de Maputo qui s’est ouvert ce mercredi est le principal résultat de ces discussions. Les différentes parties doivent plancher sur cinq questions majeures. « Il y a la question du principe d’une transition pacifique(…) ; il y a la question de l’amnistie ; il y a la question de qui va diriger la transition et la question d’un gouvernement de consensus où toutes les sensibilités politiques malgaches soient représentées et la question du retour du président Ravalomanana », résume Tiébilé Dramé.

En cas de réussite, le sommet de Maputo permettrait à Madagascar de sortir de la crise. « Il revient aux acteurs politiques malgaches de se faire les concessions nécessaires en vue de parvenir à la conclusion d’une charte sur la transition malgache », a déclaré M. Dramé. Cette charte devrait permettre d’aller en douceur vers une nouvelle élection présidentielle, à laquelle chacun pourra présenter son candidat.

Pour Didier Ratsiraka, cette charte une fois signée, devrait être appliquée et respectée par tous, « pour l’intérêt supérieure de la nation et non pas par intérêt partisan et égoïste des uns et des autres ».
Pour M. Rajoelina, la recherche de ce consensus doit dépasser les rancœurs. « Négocier avec M. Ravalomanana, ou avec l’amiral Didier Ratsiraka, ou le professeur Zafy Albert n’est pas un problème, du moment que le sujet portera sur l’avenir de Madagascar », a-t-il indiqué, peu avant de s’envoler pour Maputo.

En cas d’échec, la crise politique pourrait s’aggraver à Madagascar, et contribuer à son isolement international.

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