Somalie : les premiers soldats de l’UA débarquent à Mogadiscio


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Les premiers éléments de la force de l’Union africaine (UA) en Somalie, des soldats ougandais, ont débarqué mardi à Mogadiscio, en attendant l’arrivée du reste de l’effectif. Ils devront soutenir le gouvernement de transition dans sa mission de dialogue et de réconcilation. Mais la question du financement de la force de l’UA reste problématique.

« C’est un grand jour et un jour de succès car l’UA a été en mesure de mettre en oeuvre et de tenir sa promesse », a déclaré le commissaire de l’UA à la Paix et la Sécurité, Saïd Djinnit, en annonçant l’arrivée des soldats (370 à ce jour) pour une durée indéterminée dans un pays qui a souffert de l’anarchie et de la rivalité sanglante des seigneurs de guerre pendant 16 ans.

La Mission de l’UA en Somalie (AMISOM) devra totaliser une force de 8.000 soldats. Le Nigeria, le Ghana, le Burundi et le Malawi ont promis de fournir des troupes à la Mission.

« Notre Mission s’y est rendue pour aider les Somaliens. Elle est sur place pour soutenir le processus politique qui doit impliquer toutes les parties et reposer sur le dialogue et la réconciliation », a dit M. Djinnit, soulignant qu’il n’y a pas d’alternative à ce processus.

Par ailleurs, la Commission de l’UA a demandé aux Etats membres et à la communauté internationale en général d’apporter à la Somalie tout le soutien dont il a besoin pour mettre en place ses propres structures de gouvernance afin d’offrir ses services à la population.

En outre, M. Djinnit a demandé au peuple somalien et à ses dirigeants d’élargir au maximum la coopération avec l’AMISOM, qui, d’après lui, serait déployée dans leur pays pour les encourager et les aider à développer leurs propres institutions. « Nous travaillons ensemble pour créer les conditions du déploiement de l’opération de soutien de l’UA pour la paix en Somalie », a-t-il poursuivi. « Malheureusement, les circonstances n’ont pas permis ces dernières années de déployer la Mission. L’environnement politique et le soutien financier et logistiques n’étaient pas favorables ».

« Mais, suite aux récents développements en Somalie, nous étions tous arrivés à la conclusion selon laquelle, il s’agissait d’une opportunité en or pour nous d’aller aider la Somalie. La décision a été prise de déployer les soldats de maintien de la paix », a expliqué M. Djinnit, exprimant son optimisme quant à la création de conditions favorables à la réalisation du mandat de l’AMISOM.

La question financière toujours sensible

Bien que l’AMISOM n’ait pas pour mission de se battre en Somalie, M. Djinnit a averti que les règles d’engagement autorisent aux casques blancs à se défendre en cas d’attaque contre eux-mêmes ou des personnes sous leur protection. « Si des trouble-fête tentent d’attaquer la mission, sans aucun doute, la réponse de nos troupes sera de se défendre et de défendre les personnes qu’elles sont censées protéger », a-t-il tenu à préciser.

Alors que l’UA étend sa mission de maintien de la paix en Afrique, la question du financement de ces opérations et du soutien aux casques blancs sur le terrain reste un sérieux problème.

M. Djinnit a reconnu que le moral des soldats de la Mission de l’UA au Soudan (AMIS) chargés de la protection de la population civile dans la région du Darfour a été affecté par le non-paiement de leurs salaires. « Nous faisons tout notre possible pour améliorer la situation », a assuré le commissaire, en rendant hommage à l’ensemble du personnel de l’AMIS pour leur compréhension et coopération continues. « Nous n’oublierons pas leur sacrifice, une contribution pour la paix sur le continent », a-t-il promis.

Par ailleurs, les Commissions de l’UA et l’ONU sont tombées d’accord pour convoquer rapidement à Addis-Abeba, une réunion conjointe afin de coordonner le soutien des donateurs à l’AMIS, en attendant la mise en oeuvre du plan hybride qui devrait permettre à l’ONU de remplacer l’UA sur le terrain, au Darfour. « Jusqu’à ce que nous en arrivions là, l’UA continuera à s’exposer à de sérieux défis financiers et logistiques », a ajouté M. Djinnit.

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