Siméon l’Apollon


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Siméon Codo

Siméon Codo a tout juste 20 ans. Mais cela fait déjà quatre ans que le jeune Béninois promène sa haute et belle silhouette sur les podiums du Bénin, du Togo ou du Ghana. Il affiche son minois dans des pubs et des calendriers… Rencontre, au Fima, avec un modèle qui monte.

Parmi la petite dizaine de mannequins masculins présents au Fima, une longue et haute stature émerge. C’est celle de Siméon Codo. Grand, élancé, musclé, Siméon affiche une prestance et une grâce qui ne laissent personne indifférent. Le jeune Béninois de 20 ans est mannequin depuis quatre ans déjà. Précoce. « J’avais 16 ans lorsqu’un ami m’a fait venir dans l’agence dans laquelle il travaillait. Il m’a dit que vu ma taille, je pourrais faire un bon mannequin. J’y suis allé par curiosité et on m’a pris d’office, sans photos ni casting ! A l’époque, j’étais moins musclé qu’aujourd’hui mais comme je faisais de la natation et du basket, disons que j’avais déjà un physique acceptable ! » lance-t-il en rigolant.

C’est ainsi que Siméon débute sa carrière. Rapidement, il enchaîne les photos et les défilés au Bénin, au Togo et au Ghana. Le collégien se transforme peu à peu en mannequin sous l’œil bienveillant de sa famille. Ses 1m93 et 97 kg s’affichent dans des publicités ou sur des calendriers. « Du coup, les gens me reconnaissent et m’interpellent dans la rue », indique-t-il. Et quand on lui fait remarquer que c’est surtout la gent féminine qui doit s’intéresser à son physique, il ne peut qu’acquiescer ! « C’est vrai que j’ai pas mal de succès auprès des filles. Beaucoup m’abordent en me disant qu’elles m’ont vu à la télé ou sur une affiche… J’essaie de ne pas trop me prendre la tête. »

Promotion canapé

Malgré cette reconnaissance, Siméon, comme beaucoup de ses confrères, ne vit pas encore du mannequinat. Il aimerait bien faire carrière mais les débouchés sont rares. Et le milieu de la mode est difficile. « C’est un milieu pervers », explique Siméon, toujours calme et posé. « Avant, j’entendais parler de gens qui profitent des mannequins débutants pour assouvir leurs fantasmes. Je n’y croyais pas mais je l’ai vécu, j’ai été abordé par des personnes qui m’ont fait des propositions indécentes. Une mannequin est parfois obligée de coucher avec celui qui l’aidera à se faire connaître et c’est la même chose pour les modèles hommes », regrette-t-il, amer.

« Lorsque tu veux atteindre le top, tu te rends compte que si tu ne couches pas tu ne pourras pas atteindre ton objectif. Ça me choque car je tiens à mon honneur et j’ai reçu une éducation religieuse… Déjà que l’image d’un mannequin homme n’est pas très bonne. Les gens disent : s’il a réussi, c’est qu’il a fait des choses pas claires. C’est difficile et très décourageant. » C’est pour cela que Siméon voit le mannequinat comme une étape. Son ambition est de faire du cinéma et il compte prendre prochainement des cours de théâtre. En parallèle, il s’est inscrit en première année de Sciences Eco à l’université de Cotonou. Dans tous les cas, Siméon garde sa jolie tête sur les épaules.

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