Serge Adda, PDG de Canal + Horizon : « il faut aller en Algérie »


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Serge Adda
Serge Adda

La filiale de Canal + en Afrique vient de signer une convention avec le gouvernement algérien. Elle fait suite à un premier accord signé avec un distributeur Algéro-Suisse. Objectif : 30 000 abonnés dès les premiers mois.

Canal + Horizons, filiale de Canal + en Afrique et le ministère de la Culture et de la communication ont signé samedi 8 avril une convention pour la diffusion en Algérie d’un bouquet numérique. Une première en Algérie. L’accord a été paraphé par le PDG de Canal + Horizons, Serge Adda et le secrétaire général du ministère Rezgui Sahraoui. Serge Adda vise 30 000 abonnés dans les premiers mois. Interview.

Afrik.com : Qu’est ce que représente ce marché algérien où, dit-on, il y a plus d’antennes paraboliques que partout dans le monde ?

Serge Adda : Sur l’ensemble du continent, nous avons déjà 152 000 abonnés. En Tunisie nous en avons 48 000. Au Maroc 32 000. Alors c’est vrai que cette signature nous apporte beaucoup d’espoir. Mais dans un premier temps nous préférons annoncer de modestes ambitions, plutôt que d’autres que nous ne pourrions tenir. Cet accord avec l’Etat algérien ne constitue que le second volet d’un projet que nous avions déjà concrétisé en signant avec Mosaïque Network, une société Algéro-Suisse qui assurera la distribution.

En outre, cet accord permet de poser des règles dans un pays où le marché informel se développe de façon inquiétante. Si nous atteignons 50 000 abonnés, cela représentera 40 millions de FF, de recette fiscale pour le gouvernement.

Pour le client algérien, nous allons proposer des abonnement à 152 FF, payables en dinars et des décodeurs vendus à 2000 FF. Concrètement c’est le tiers du prix d’un bouquet en France.

Vous êtes les premiers sur ce marché. Avez-vous signé dans un contexte de concurrence forte ?

Honnêtement, non. Personne d’autre ne proposait des services tels que le nôtre. Nous étions seuls à défendre ce projet. Et c’est avec une fierté je crois légitime que nous participons à l’ouverture du pays vers l’extérieur. En outre, nous allons créer 200 emplois dans les 12 premiers mois.

Une partie des recettes dégagées servirait à financer la production cinématographique. Sur ce point, jusqu’où irait votre collaboration avec le gouvernement algérien ?

Le ministère de la Culture algérien est en train de revoir sa politique de soutien de la production cinématographique nationale. Nous allons de notre côté mener une politique de pré-achat et de partenariat avec les TV algériennes dont nous allons former les cadres.

Nous allons aussi contribuer à la création d’un festival international de cinéma à Alger qui ouvrira ses portes en 2001. Ce sera le troisième festival de cinéma africain dont nous sommes partenaires avec celui de Carthage et de Ouagadougou.

En envoyant vos cadres à Alger et en y organisant un festival vous faites donc l’impasse sur les problèmes d’insécurité ?

Je reviens d’Alger et je n’y ai ressenti aucune impression d’insécurité. De toutes façons il faut y aller.

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