Sénégal : Macky Sall promet la « rupture »


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Macky Sall a appelé au rassemblement lors d’une conférence de presse mercredi 29 mars avant le second tour de l’élection présidentielle face au Président Wade.

(De notre correspondant)

« ‘‘Président’’ Macky décrète… », s’affiche ce matin en une de l’Observateur. La presse sénégalaise évoque ainsi les engagements pris par Macky Sall, leader de l’Alliance pour la République (APR), lors de la conférence de presse tenue à l’hôtel Terrou Bi le mercredi 29 février. À l’approche du second tour de l’élection présidentielle qui l’opposera à son mentor le Président Abdoulaye Wade, l’ancien Premier ministre se veut rassembleur.

Des propositions pour « une gouvernance sobre, vertueuse et efficace »

« Le Président, ce n’est pas un monarque, dit Macky Sall. Quand le bail finit, vous prenez vos affaires et un autre vient ». Ses militants applaudissent. S’il est élu, le maire de Fatick ramènera le mandat présidentiel de sept à cinq ans renouvelable une seule fois, assurant qu’il s’appliquerait cette réforme. Il garantit également qu’il supprimera le poste de vice-Président. « La patrie importe plus que le parti », lance-t-il. Macky Sall s’engage à mettre en place un gouvernement d’ouverture d’au maximum 25 ministres contre 38 aujourd’hui. « Nous sommes contre l’exercice solitaire du pouvoir », explique-t-il, invitant l’ensemble de l’opposition, la société civile et la diaspora « au rassemblement et à la mobilisation [pour] parachever l’alternance démocratique ». Il promet également « des mesures de réduction des prix des produits de première nécessité » comme le riz, l’huile et le sucre. Il assure vouloir « sauver l’école » d’une année blanche en ouvrant immédiatement des « négociations inclusives ». Enfin, le maire de Fatick assure qu’il entend « auditer les comptes de la nation », mais prend soin de dire qu’il ne mènera « pas de chasse aux sorcières ».

Un candidat confiant mais pas moins vigilant

« Mes chers compatriotes, le Sénégal est à un tournant décisif dans sa quête de liberté, de paix, de justice et de développement », affirme l’homme qui a réussi à mettre le Président sortant en ballottage. Mais, poursuit-il, « nous ne sommes pas à l’abri d’une confiscation de la souveraineté populaire ».

Interrogé par un journaliste, Macky Sall s’est dit « prêt » à affronter le Président sortant lors d’un face-à-face télévisé. « Si lui est prêt, moi je suis prêt, observe l’opposant. S’il veut, demain même, je suis d’attaque. Mais, c’est quand même un père. Vous savez, on est en Afrique. Un père, même quand on le terrasse, il faut le terrasser doucement. Il ne faut pas faire trop de dégât. Surtout que j’ai fait son école comme il le dit donc je connais bien les recettes ». La télévision publique, la RTS, ainsi que deux chaînes privées, Walfadjri et la TFM, sont déjà sur les rangs. En 2000, le Président Abdou Diouf avait refusé de débattre entre les deux tours avec son challenger, Abdoulaye Wade.

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