Rwanda : Kigali rejette les accusations de torture sur d’anciens chefs rebelles sierra-leonais


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Le Président rwandais, Paul Kagame
Le Président rwandais, Paul Kagame

Transférés au Rwanda depuis 2009, Issa Sesay, Morris Kallen, Santigie Borbor khanu et Ibrahim Bazzy Kamara, quatre anciens chefs rebelles sierra-leonais purgent leurs peines à la prison spéciale de Mpanga, dans la province du Sud au Rwanda. Au début du mois de juin dernier, ces anciens chefs rebelles, condamnés pour des crimes commis lors de la guerre civile de 1991 à 2001, ont saisis le président du tribunal du Sierra Leone, John Kamanda, pour lui faire part de leur crainte après avoir subi des « tortures et autres formes de violations des droits de l’Homme » par le service de sécurité rwandais. Des accusations rejetées en bloc par le régime de Kigali, qui crie désormais à une campagne visant à « ternir l’image de l’appareil judiciaire » de ce pays.

« Scandales désastreuses, campagne visant à ternir l’image de l’appareil judiciaire », c’est en ces termes que le ministre rwandais de la Justice et Procureur général, Johnson Busingye, a rejeté en bloc toutes les accusations citant les services de sécurité rwandais dans la violation des droits de quatre anciens chefs rebelles sierra-leonnais transférés, en 2009, au Rwanda. Lors d’un échange avec les médias de la place, ce 29 juillet, M. Busingye précise que ces chefs rebelles, de triste mémoire purgent leur peine en sécurité et sans aucune inquiétude dans la prison de Mpanga.

« De telles menaces, si elles se produisaient, seraient déplacées et sans effet sur eux, du tout. Nous allons le suivre pour établir les faits. Ces prisonniers ont fait des allégations scandaleuses qui ont fait l’objet d’une enquête et ont été jugées sans fondement. Ils continueront d’être aussi sûrs et protégés qu’ils l’ont toujours été », a-t-il déclaré aux médias locaux.

Des accusations qui interpelle en même temps !

Des sources sur place affirment que les quatre condamnés font l’objet de menaces de mort par le chef de l’établissement pénitencier de Mpanga où ils purgent leur peine. Ces  accusations sont contenues également dans la lettre qu’ils avaient adressée au Président du tribunal de Sierra Leone. Pour le ministre rwandais de la Justice, ces accusations ne sont que de simples « allégations scandaleuses » du fait qu’elle tend à tenir l’image de l’appareil judiciaire rwandais.

« Le Rwanda respecte à la lettre ses obligations internationales à l’égard de ses prisonniers. Leurs droits sont pleinement respectés. S’ils s’engagent dans des activités qui violent la loi, par exemple la négation du génocide, cela serait toujours traité selon le même accord par lequel ils sont ici et d’autres lois pertinentes », a-t-il ajouté.

En novembre 2009, huit anciens chefs rebelles, condamnés pour des crimes commis lors de la guerre civile de 1991 à 2001, ont été transférés à la prison de Mpanga, dans la province du Sud au Rwanda afin d’y purger leur peine allant de 15 à 52 ans. Un transfert qui fait suite à l’accord signé entre le Rwanda et le Tribunal Spécial de Sierra Leone(TSSL).

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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