Révélations dans l’affaire Borrel : l’armée française en eau trouble


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Révélations dans l’affaire Borrel : l’armée française en eau trouble

L’armée française était au courant de la mort du Magistrat français deux heures avant que son corps ne soit découvert. Cette information, révélée par Le Figaro et confirmée à l’AFP par une « source » proche du dossier, relance l’enquête et confirme la thèse d’un assassinat politique.

Mieux vaut tard que jamais, douze ans après l’assassinat du juge Bernard Borrel, à Djibouti, les langues semblent se délier. Sophie Clément, la juge d’instruction en charge de l’affaire a demandé, lundi, la levée du secret défense concernant une série de documents relevant du ministère de la Défense. Selon ses informations, l’armée française, basée à Djibouti, aurait été au courant dès 5h30 du matin de la mort du juge français alors qu’officiellement, d’après les procès-verbaux, la découverte du corps par les gendarmes d’Arta a eu lieu à 7h20, soit près de deux heures plus tard.

Toujours selon Le Figaro, c’est en reprenant les comptes-rendus d’auditions que cette nouvelle chronologie est apparue à la juge d’instruction. Sophie Clément recherche maintenant l’informateur de l’armée française. Deux pistes sont avancées. Celle des services secrets djiboutiens d’une part, alors dirigés par Ismaël Omar Guelleh, aujourd’hui Président de Djibouti, qui auraient ainsi décidé d’envoyer un message d’intimidation à la France, ce qui confirmerait que le juge Borrel était bien sur la piste de vastes trafics au sommet de l’Etat djiboutien. Celle de l’armée française d’autre part, qui aurait pu découvrir le corps lors de manœuvres effectuées dans les environs. Pourquoi l’armée aurait-elle alors caché cette découverte et jusqu’où l’information était elle remontée ?

C’est pour savoir laquelle de ces deux pistes suivre que la juge a demandé la levée du secret défense sur des documents relatifs au mouvement des troupes françaises ce 19 octobre 1995. Une chose est certaine, Nicolas Sarkozy comme il s’y était engagé, semble bien faire primer la justice sur la raison d’Etat. Et c’est une bonne nouvelle.

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