RDC : Vital Kamerhe a boycotté la convocation du parquet de Kinshasa-Matete


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Vital Kamerhe
Vital Kamerhe

Alors qu’il était attendu au parquet cet après-midi, Vital Kamerhe n’a simplement pas répondu à la convocation du ministère public. Le feuilleton semble donc encore à ses débuts, en République Démocratique du Congo.

Le vendredi 3 avril 2020, le directeur de Cabinet du Président Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe a reçu une convocation l’invitant à se présenter, ce lundi 6 avril 2020, au parquet de Kinshasa-Matete. La nouvelle avait été très mal reçue par ses proches, notamment le bureau politique de son parti, l’UNC, qui a rapidement tenu une réunion de crise sanctionnée par un communiqué final. Dans la foulée, il est sorti de l’entourage du directeur de Cabinet qu’il ne se présentera pas au parquet ce jour. C’est ce qui est arrivé, selon radio Okapi et d’autres médias locaux.

Les mêmes sources rapportent qu’une deuxième convocation lui sera adressée dès demain mardi. Le procureur tient, en effet, à écouter le directeur de Cabinet dont le nom a été, à plusieurs reprises, cité dans les affaires de détournements de fonds publics survenues à l’occasion de la mise en œuvre du programme d’urgence des 100 premiers jours du régime Tshisekedi et qui concernaient les travaux de construction des sauts-de-mouton ainsi que des logements sociaux.

S’il est présumé innocent à l’étape actuelle, Vital Kamerhe pourrait disposer d’importantes informations utiles pour l’avancée de l’enquête. Certains font déjà une lecture politique de cette affaire. Du côté des responsables de l’UNC, on y perçoit l’action d’un « noyau dur autour de Félix Tshisekedi », qui voudrait voir tomber Vital Kamerhe, le candidat du CACH pour la Présidentielle de 2023, conformément aux accords politiques de Nairobi ayant consacré la naissance de la coalition en 2018.

De son côté, Georges Kapiamba, le président de l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) précise : « il existe beaucoup d’autres affaires similaires, liées à la corruption, aux détournements, à l’enrichissement illicite. Nous sentons qu’il y a une nouvelle dynamique du côté de la justice. Elle doit prendre en charge, instruire, examiner toutes les autres affaires qui étaient déjà portées à sa connaissance. Cela donnera une bonne image à l’opinion et tout le monde sentira qu’il n’y a personne qui est ciblée à cause de son appartenance politique ou ethnique ».
En tout cas, le politologue Dieudonné Wamu Oyatambwe pense pour sa part que « c’est toute la coalition CACH mise en place par Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe qui pourrait être fort ébranlée par cette affaire ».
Wait and see.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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