RDC : le gouvernement lève la mesure de suspension de l’impôt sur le revenu


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Le Président de la RDC, Félix Tshisekedi
Le Président de la RDC, Félix Tshisekedi

En fin mars dernier, le gouvernement de la République Démocratique du Congo avait pris un certain nombre de mesures non seulement pour limiter la propagation du Coronavirus, mais aussi pour aider la population à faire face à la crise sanitaire qui a d’énormes répercussions sur le plan économique. Au nombre de ces mesures, figure la suspension du prélèvement de l’impôt sur le revenu qui représente 15% des primes et salaires de tout fonctionnaire et agent de l’Etat. Mais le gouvernement vient de lever cette mesure alors que la pandémie se propage toujours dans le pays.

Le vendredi 27 mars 2020, les autorités congolaises avaient pris une série de mesures économiques afin de soutenir l’économie nationale face aux répercussions négatives de la pandémie du Coronavirus. La suspension de l’impôt sur le revenu des fonctionnaires et autres agents de l’Etat, pendant une durée de trois mois, à compter du mois d’avril, figure parmi ces mesures. Mais contre toute attente, les autorités ont décidé de lever la mesure qui avait été acclamée par plus d’un. L’imposition sera donc rétablie à la fin du mois courant. La direction générale des impôts du pays s’est prononcée et a expliqué que la décision de suspension de l’IPR entraînait un manque à gagner considérable. La mesure de suspension a déjà entraîné un manque à gagner de plus de onze millions de dollars à la caisse nationale qui, d’ailleurs, est dans une phase presque déficitaire, rapporte RFI.

Baisser le train de vie des institutions

Ladite décision a été notifiée dans une lettre du ministère des Finances. José Sele Yalaghuli, ministre congolais des Finances, fait allusion aux relations peu stables entre le pays et le Fonds Monétaire International pour justifier la levée de la suspension. L’institution monétaire avait notamment demandé à Kinshasa de faire preuve de transparence dans la gestion de ses dépenses avant d’être à nouveau introduit dans un programme. Le ministre a expliqué qu’avec la baisse de la production de ses mines et la fermeture des frontières à cause de la maladie à Coronavirus, Kinshasa manque de recettes.

Face à cette décision et aux explications fournies, les syndicats des travailleurs ne semblent pas très convaincus. Selon un responsable syndical, la décision du gouvernement est tout aussi suicidaire que discriminatoire. Il pense qu’au lieu de prélever onze millions de dollars sur le salaire des fonctionnaires, salaire d’ailleurs maigre et insuffisant, les autorités devraient penser à baisser le train de vie des grandes instituions qui, à elles seules, pompent les caisses de l’Etat.

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