Ratsiraka, indésirable chez lui


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Didier Ratsiraka
Didier Ratsiraka

« Je vais profiter de l’hospitalité française puisque je suis indésirable chez moi pour l’instant », a déclaré l’ex-président malgache, Didier Ratsiraka à sa descente d’avion à Paris.

L’Amiral rouge avait quitté précipitamment vendredi son fief de Toamasina avec sa famille et ses proches collaborateurs à bord d’un avion affrété par la France. Une page malgache est tournée. L’ancien homme fort du pays s’est enfui de son pays. Indésirable chez lui. Cela ressemble fort à la décadence d’un dictateur, à la chute d’un homme qui a raté son rendez-vous avec l’Histoire. D’un homme dépassé par son temps. Qui a la mémoire sélective. C’est la deuxième fois en dix ans qu’il se fait éjecter de son fauteuil par la rue.

Didier Ratsiraka. Un homme qui a présidé les destinées de Madagascar presque sans interruption depuis 1975, à l’exception d’un bref intermède entre 1991 et 1996. Que pouvait-il apporter de plus à son pays qu’il n’avait pas eu l’occasion de faire ? Avec tous les pouvoirs entre ses mains, il a eu loisir d’appliquer toutes ses politiques. Avec les résultats que l’on connaît.

Marc Ravalomanana a eu raison de laisser partir, s’enfuir disent ses partisans, l’ancien homme fort de Madagascar. Le séjour parisien de Didier Ratsiraka a des parfums d’une fin de dictature. Le pays a besoin de retrouver la sérénité et la réconciliation. De panser ses blessures, d’oublier l’utilisation de la force pour asseoir un nouveau président. Ce dernier sait que les proches de Didier Ratsiraka -emprisonnés ou en voie de l’être- doivent être jugés. Pour qu’il y ait pardon. La justice, ensuite le pardon. C’est à ce prix que les Malgaches sauront de nouveau se réconcilier. Et tourner définitivement la page de l’Amiral rouge.

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