Que cachent les coupures d’électricité dans les stades camerounais ?


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Nouveau stade de la Réunification de Douala
Le nouveau stade de la Réunification de Douala

Les coupures de courant sont devenues récurrentes dans nos stades, flambant neuf et acquis à coût des millions. Plus précisément juste après le coup de sifflet final, lors d’une rencontre de football. Ce qui incite à nous interroger si le championnat camerounais a vraiment réussi sa mutation vers le professionnalisme, ou encore s’il doit continuer à se jouer en nocturne.

Tenez !, même le dimanche 12 mars dernier, lors du match de football, opposant stade Renard de Melong à Canon de Yaoundé, au stade de la Réunification de Douala, et en présence de Joseph Antoine Bell, nouveau président du comité d’Orientation de l’Office national des infrastructures et équipements sportifs (Onies), juste après le coup de sifflet final, les joueurs, les encadreurs, les spectateurs et les journalistes s’étaient retrouvés dans le noir, on entendait le « Jean où es-tu ? », empêchant ainsi, les hommes et femmes de média, de faire des interviews d’après match et également créant l’insécurité totale. A l’extérieur du stade, les uns et les autres se demandaient, ce qui peut bien motiver le directeur de ce stade à se comporter de la sorte ? Est-ce à dire que les rencontres de football, ne doivent plus se dérouler dans cette infrastructure, tout comme les autres en nocturne ?

« Les journalistes, tous médias confondus, ont abattu un travail remarquable, avec l’arrivée de Samuel Eto’o à la tête de la Fécafoot, lequel travail, a encouragé les populations à reprendre goût, en allant massivement dans les stades. Le championnat avait été lancé en grande pompe et se déroulait sans anicroches. Soudain, survient le problème des coupures d’électricité, créant ainsi la panique générale. Le pire est qu’il expose le buteur de la journée, les arbitres, les supporteurs, les fans club… Autre chose constatée est qu’à la sortie, bien qu’il y ait l’obscurité, au lieu d’ouvrir les portails, on ouvre plutôt les portillons, permettant aux pickpockets, de travailler en toute quiétude. N’oublions pas aussi le fait qu’un spectateur courroucé, peut partir des gradins pour la pelouse, afin de donner un coup de poing ou même poignarder un joueur ou un membre du fan club de l’équipe adverse », s’insurge l’ancien footballeur Daniel Hambou.

Couper l’électricité pour ne pas tourner à perte

« Si rien n’est vite fait, les coupures d’électricité dans les stades risquent de décourager les populations à s’y rendre. Malgré la sècheresse financière, ces populations font assez d’effort à leur niveau, afin que les principaux acteurs, que sont les joueurs, donnent le meilleur d’eux-mêmes. On ne saurait parler d’une rencontre sportive quelle qu’elle soit, sans spectateurs et journalistes», a-t-il ajouté.

« En ma qualité d’électricien, je peux comprendre les mobiles de ces coupures. Si par exemple, on a comme recette 3 000 000 de francs cfa ou moins, lors d’une rencontre de football, et qu’il faille repartir cet argent entre la maintenance du stade, les factures d’eau et d’électricité, l’achat du carburant pour alimenter les groupes électrogènes, le salaire du personnel, la quote-part des deux équipes, les arbitres…, au finish, on se rend compte qu’on tourne à perte. Au vu de cette petite analyse, je puis dire qu’on ne pourra que subir ce genre de désagrément », indique l’électricien Roger Tchoffo.

« Pour ma part, c’est un dossier brûlant posé sur la table de Joseph Antoine Bell, nouveau président du comité d’Orientation de l’Office national des infrastructures et équipements sportifs. Je ne doute pas un seul instant qu’il trouvera une solution à ce problème, qui peut, à la longue plomber la bonne marche de notre sport roi qu’est le football, et aussi détruire les nouvelles orientations émises par le président de la Fécafoot, Samuel Eto’o Fils », a-t-il conclu.

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