Putsch au Niger


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Des soldats se sont déployés, jeudi après midi, aux environs du palais présidentiels où des tirs nourris d’armes automatiques ont été entendus. Le chef de l’État Mamadou Tandja et les membres du gouvernement seraient retenus par des soldats mutins. Pour l’heure, la situation reste confuse. On ignore combien de personnes ont été blessées ou tuées dans ces attaques.

Rien ne va plus pour Mamadou Tandja. Un coup d’Etat serait en cours au Niger. D’après une source diplomatique française, le chef de l’Etat serait retenu par des putschistes. Il avait été arrêté jeudi avec ses ministres alors qu’il tenait, à la présidence, un conseil extraordinaire. D’après Issoufou Sidibé, le président de la confédération des travailleurs et membre de l’opposition, les putschistes devraient faire une déclaration d’ici la fin de la journée. Le commanditaire présumé de ce coup de force serait le Colonel Djibril Hamidou, le commandant de la zone de défense militaire numéro 1, surnommé « Pelé ». « C’est un homme qui a une forte influence et qui est très respecté dans l’armée, il était présent lors du coup d’Etat du 9 avril 1999 contre le président Ibrahim Baré », explique-t-il.

En début d’après midi, des tirs nourris d’armes automatiques avaient été entendus, aux alentours du palais présidentiel et des ministères, à Niamey, la capitale nigérienne. « On a assisté à une véritable boucherie aux environs du palais présidentiel, mais maintenant les tirs ont cessé », affirme Issifou Sidibé, Pour l’heure, les circonstances de ce coup d’Etat restent assez floues. Selon des témoins interrogés par l’AFP, trois ou quatre soldats auraient été tués jeudi par un tir de missile à Niamey, la capitale nigérienne. « Ca s’est passé devant moi, j’ai vu le missile raser complètement le haut du blindé, trois ou quatre soldats qui étaient à l’intérieur étaient comme déchiquetés et on les a transportés à la morgue » de l’hôpital, a indiqué un vendeur à la sauvette.

« Je vois une fumée vers le bureau du président »

Le bureau du médiateur national, une institution qui règle des contentieux entre citoyens et institutions du pays, située en face de l’hôpital de Niamey a également été visé, a priori par un missile, a constaté l’AFP. Le portail et un mur ont été endommagés. Selon plusieurs sources, deux hélicoptères de l’armée survolaient le palais présidentiel. « Il y a 40, 45 minutes, on a commencé à entendre des tirs de mitraillettes, et après, de grosses déflagrations. Ca a fait trembler la maison », a confié vers 13 heures (heure locale) Claire Deschamps, une Française vivant à Niamey, contactée par l’AFP par téléphone depuis Paris.

Ce témoin vit à « une dizaine de minutes en voiture de la présidence ». Un autre témoin a rapporté, vers 14 heures (heure locale) sur Radio France internationale (RFI) qu’il était « à la présidence pour voir un conseiller quand ça a commencé ». « J’ai entendu des coups de feu. Il y avait des armes lourdes (…) et des obus. Je vois une fumée vers le bureau du président », a-t-il déclaré. Paris a demandé jeudi aux Français de Niamey de rester chez eux.

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui s’était réunie en sommet mardi à Abudja a maintenu la suspension du Niger de ses instances. Depuis une semaine, les discussions en faveur d’un dialogue inter-nigérien de sortie de crise avaient été suspendues. « Ce coup d’Etat est perçu comme un soulagement par la population », conclut Issoufou Sidibé.

Mamadou Tandja aurait dû quitter la présidence à la fin du mois de décembre. Mais le président nigérien, contre l’avis de la communauté internationale, avait fait voter un référendum au mois d’août sur l’adoption d’une nouvelle Constitution, qui lui permettait de briguer un troisième mandat.

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