Présidentielle en Guinée: le général Konaté donne le cap


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Longtemps attendue, la cérémonie officielle d’installation des membres du Conseil national de transition s’est déroulée, samedi, au Palais du peuple, à Conakry. C’est le chef de la transition, le général Sékouba Konaté qui l’a présidée. Il a clairement rappelé que les délais, pour que la présidentielle ait bien lieu le 27 juin prochain, devaient être respectés et que ni lui ni aucun responsable de la transition ne se présenterait à l’élection. Reportage.

Notre correspondant en Guinée

Il y avait foule au palais du peuple, samedi. En plus des 122 membres sur 159 du Conseil national de transition, il y avait ceux du gouvernement, de la junte, et des représentations diplomatiques, mais aussi des curieux. Le tout ceinturé par un dispositif de sécurité, certes important mais moins imposant qu’au temps du capitaine Moussa Dadis Camara. Peu avant l’arrivée du général Sékouba Konaté, le fauteuil de celui-ci a été inspecté au détail près. Et à 16 heures précises, le nouvel homme fort de Conakry à fait son apparition.

Sékouba Konaté, président de la transition, a expliqué dans son discours qu’il faut aller vite. « Tout recul et tout retard sont exclus dans la mise en œuvre de la transition désormais irréversible », a-t-il affirmé. Pour lui, le temps est le principal défi de cette transition. Respecter les accords de Ouagadougou et satisfaire les attentes du peuple sont des impératifs. Il demande, pour cette raison, de hâter le pas.

Par ailleurs, le président de la transition a invité les futurs vainqueur et vaincus de la présidentielle à accepter le verdict des urnes. Puis, Sékouba Konaté a mis fin à une confusion entretenue jusque-là par son premier ministre, Jean Marie Doré: « Ni moi ni aucun responsable de la transition ne peut faire acte de candidature à la prochaine présidentielle. », a-t-il prévenu. L’allusion a été clairement faite à Jean Marie Doré, selon nombre d’observateurs. Car le premier ministre issu de l’opposition ne s’est jamais clairement prononcé sur sa candidature à la prochaine présidentielle, bien que les accords de Ouagadougou l’en disqualifient d’office pour besoin d’impartialité. Pour finir son discours de 23 minutes, le général Konaté a engagé les acteurs de la transition, dont le premier ministre et la CENI, au respect scrupuleux du calendrier électoral du 27 juin prochain.

Rabiatou Serah Diallo sollicite la collaboration « franche et loyale » du gouvernement

Plus tôt, la cérémonie avait commencé par une prière faite par l’un des deux vice-présidents de l’organe délibérant de la transition – le Conseil national de transition (CNT). La présidente de cet organe, Hadja Rabiatou Serah Diallo, grande figure du syndicalisme guinéen, a fait observer une minute de silence à la mémoire de tous les martyrs guinéens tombés pour la bonne cause.

En prenant fonction en ce jour historique du 13 mars, Rabi, comme l’appellent les intimes, a dit toute sa détermination à accomplir honorablement la mission qui est la sienne. Mais, convaincue de ne pouvoir garantir le succès de la transition sans le concours de l’ensemble de ses compatriotes, elle en a appelé au sursaut national, au-delà des clivages politiques, religieux, ethniques. Dans le même ordre d’idée, elle a déclaré espérer bénéficier d’une collaboration franche et loyale avec l’équipe gouvernementale. « Car nous n’avons pas le droit de traîner le pas. Le peuple attend de nous des résultats», a affirmé Rabiatou Serah Diallo.

Dans la foulée, la présidente du CNT a rappelé les principales missions dévolues à son institution. A savoir le toilettage de la constitution, des lois organiques et du code électoral; le suivi de l’action gouvernementale, et celui des activités de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), présidée par Sékou Ben Sylla, issu de la société civile.

Dans les coulisses, peu avant l’entrée du général Konaté, un petit groupe de chanteur s’est vu refuser d’installer son orchestre aux fins de chanter les louanges du président de la transition. Au temps du capitaine Moussa Dadis Camara, cette pratique était monnaie courante. L’ex-chef de la junte en raffolait.

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