Premier tour : réactions de militants originaires d’Afrique et des Antilles


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Qu’inspirent les résultats du premier tour aux militants et aux élus des principaux partis qui se sont distingués lors du premier tour des présidentielles ? Un scrutin dont est sorti victorieux le candidat UMP en rassemblant plus de 30% des suffrages exprimés. Petit tour d’horizon.

 Lucien Kemkeng, conseiller Municipal à Sèvres, UMP

Avant de parler du score, je voudrais revenir sur cet exceptionnel taux de participation de 84,8%. C’est exceptionnel et ce n’est pas un hasard. Nicolas Sarkozy a voulu faire de la politique et s’adresser aux électeurs autrement, le résultat est là et le succès est incontestable. Il a redonné ses lettres de noblesse à la politique et j’en suis heureux pour mon pays.
Quand au score de Nicolas Sarkozy, il était inespéré dans le contexte d’intoxication des adversaires et de certains médias. Manifestement le TSS (tout sauf Sarkozy, ndlr) n’a eu d’échos que dans certains milieux. Il s’agit donc d’un score plus qu’honorable. Les conditions pour que l’essai soit transformé ? J’espère qu’aujourd’hui on va pouvoir débattre sérieusement, projet par projet, et que celui de Nicolas Sarkozy sera plus facilement entendu. Nous sommes à la veille d’une grande transformation de la société française. Je souhaite que les populations d’origine africaine ne soient pas à la marge de cette transformation, et donc contribuent massivement à la victoire de Nicolas Sarkozy.

 Safia Otokoré, candidate aux élections législatives dans la XIe circonscription des Yvelines, PS

Ma première réaction face à ce score a été un vif soulagement, un vif soulagement d’être au second tour parce qu’on se rappelle du 21 avril 2002. Nous n’espérions pas un tel score à cause des prévisions des instituts de sondage. Ségolène Royal a fait un bon score, un score capable de lancer une dynamique qui nous permettra de gagner au second tour. Les voix démocratiques et progressistes se retrouveront sous la candidature de Ségolène Royal. Je suis d’autant plus satisfaite que, c’est la première fois, dans l’histoire de la France qu’une femme se retrouve au premier tour d’une présidentielle. Ségolène Royal aspire à diriger la France, c’est une responsabilité dont elle a pris toute la mesure et qu’elle saura assumer comme il se doit.

 Ibrahim Nkombe, président de l’Association Tout pays 93, militant UMP (militant depuis 1986 dans le RPR d’alors)

Nicolas Sarkozy est l’avenir de la jeunesse. C’est notre protection avec tout ce qui se passe dans le monde aujourd’hui. Sarkozy est à même de répondre au malaise social dont souffre la France. Face au terrorisme, les problèmes environnementaux, les problèmes de l’Afrique qui est confrontée à un exode massif des jeunes qui fuient la pauvreté pour venir en Europe, Sarkozy est aussi la personne qu’il faut sur la scène internationale. Dans le 93, l’UMP a perdu parce que ce sont des gens de gauche qui gèrent le département. Heureusement que j’ai une association qui encadre les jeunes – ils ont tellement diabolisé Nicolas Sarkozy en Seine-St-Denis – pour renverser la donne d’ici le second tour. Sarkozy est déjà champion. La France est de toute façon plus à droite qu’à gauche. Le second tour va donc plutôt se jouer au centre et Bayrou est un homme de droite, opportuniste de surcroît. Il ne faut pas oublier qu’après les présidentielles, il y les législatives et l’UDF a besoin de l’UMP. Par conséquent, sur les 18-19% d’électeurs qui ont voté Bayrou, au moins 10% vont basculer chez nous.

 Claude Ribbe, écrivain, président et porte-parole du Collectif Dom et candidat à l’élection législative sur la VIIIe circonscription du Val d’Oise (Garges-Sarcelles), UDF

En réunissant sur son nom sept millions de suffrages, François Bayrou a réussi une vraie performance et fait naître un formidable espoir. C’est la première étape d’une nouvelle donne qui rompt avec une routine politicienne à laquelle personne ne croit plus, même si le système médiatique impose cette fois encore un bipartisme archaïque. J’ai rencontré François Bayrou, il y a un an, et j’ai tout de suite eu envie de l’aider dans son projet qui me semblait différent par son ouverture et son audace. Je suis déçu que François Bayrou ne soit pas au second tour, ce qui l’aurait sans doute amené à être président. Il a tout pour l’être un jour. En attendant, il lui faut constituer une majorité au Parlement pour faire prospérer ses idées. Les législatives lui tiendront lieu de deuxième tour. Je suis, pour ma part, candidat à l’élection législative sur la VIIIe circonscription du Val d’Oise (Garges-Sarcelles, ndlr) où résident d’importantes communautés d’origine antillaise, haïtienne, africaine… Les résultats de ce premier tour de la présidentielle montrent que la victoire est loin d’être impossible. Ma campagne est un nouveau combat qui me semble important pour montrer que les Français de toutes origines peuvent représenter leurs compatriotes. Un candidat qui vous ressemble peut être aussi un rassembleur. C’est l’un de mes thèmes majeurs.

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