Préférence nationale, un voyage social et intérieur


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La préférence nationale
La préférence nationale

Fatou Diome raconte ses émois et ses déceptions de Dakar à Strasbourg. A travers ses nouvelles, cette étudiante en lettres modernes use d’une langue tranchante et acerbe pour décrire son combat pour la survie. Regard d’une jeune Sénégalaise sur les rapports humains.

Solitude. Fatou Diome en a bavé dans la vie.  » Trop Noire  » pour être diplomée, elle a souffert de la discrimination. En silence, le coeur rempli de rage. A travers six nouvelles autobiographiques, elle règle ses comptes avec le passé. Et peut-être aussi avec le présent. Strasbourg…  » La Préférence nationale « , son titre reprend un slogan d’un parti d’extrême droite qu’elle piétine avec des mots justes. Le verbe se fait fleuve, la douleur, l’humiliation vécue en solitaire dans sa petite chambre strabourgeoise, se trouvent apaisées par un humour cinglant. Celle qu’on complimente comme  » bonne femme de ménage  » et à qui on dénie tout autre statut social se réfugiait dans le silence. Par peur et par haine.  » Je répondais par un sourire qui signifiait : je t’emmerde « …aux pires insultes mesquines.

La bêtise humaine

De son pays natal à la France, Fatou Diome dresse un sombre tableau de son insertion dans ses différents lieux d’accueil. De Dakar, cet auteur de 32 ans garde de doux souvenirs et de la reconnaissance dans les trois premières nouvelles. C’était avant la France, avant Strasbourg et les scènes de racisme ordinaire. Etudiante en lettres modernes, elle brille chaque année à ses examens et rentre dans le jeu de ses patrons ou de ses amis. La Sénégalaise dépasse ce racisme pour garder son emploi, nécessaire à sa survie. Débrouillarde et intelligente, elle réussit toujours à se sortir de ses situations la tête haute. Jamais elle ne se leurre, car  » Ma grand-mère m’a raconté la vie telle qu’elle est vraiment « . D’un fort caractère, son style l’est aussi. Ses pensées les plus profondes resurgissent et s’extériorisent par une écriture pleine de métaphores et de références littéraires.

Fatou Diome en veut, et réussit à s’affirmer dans une société qui la dénigre à cause de sa couleur. Pour un premier livre, c’est très réussi. Nous attendons impatiemment la suite…

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