Point Afrique a 10 ans


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Le 19 décembre 1995 décollait de Lyon à destination de Gao le premier vol Point Afrique. C’était le début d’une grande aventure et la création d’une vraie compagnie aérienne sur l’Afrique avec un modèle d’économie solidaire. Aujourd’hui, l’entreprise, qui fête ses 10 ans, transporte plus de 60 000 personnes par an, de France vers l’Afrique en travaillant en parallèle au développement économique des pays desservis.

La compagnie de voyageurs Point Afrique fête ce lundi son 10e anniversaire. La société offre non seulement des vols et des circuits touristiques défiant toute concurrence sur l’Algérie, le Bénin, le Burkina Faso, la Libye, le Mali, la Mauritanie ou encore le Niger, mais également un véritable modèle d’entreprise solidaire. L’initiative, lancée il y a dix ans jour pour jour par un Maurice Freund toujours aux commandes, impose une nouvelle vision, plus humaine et populaire, du voyage.

L’investissement en Afrique se fait sur différents modèles. Par la formation de guides pour accompagner les touristes à Atar ou Gao ou à travers des projets de développement basés sur le micro crédit pour permettre aux chauffeurs de financer l’achat de leur voiture. Mais aussi sur des projets d’envergure, comme la reprise du grand hôtel du parc W, situé à la frontière du Niger, du Bénin et du Burkina Faso, pour travailler à la création d’une des plus importantes aires protégées d’Afrique de l’Ouest.

Lancement des premiers low cost africains

En 1996, en plus des vols sur le Mali c’est l’ouverture d’une ligne sur Agadez au Niger, puis d’une autre sur la Mauritanie, avec pour objectif de lutter contre l’exode de la population des régions désertiques en leur apportant un lien vers l’extérieur et des revenus à travers un tourisme maitrisé. En 1999 se rajoute le Sud algérien et la Libye avec l’organisation de voyages dans le désert, mais toujours avec comme objectif de faire travailler les gens du pays afin que le transport aérien apporte une réelle plus value aux économies locales.

Fin 2001, avec la disparition d’Air Afrique, il ne reste qu’Air France pour desservir le Burkina Faso et Ouagadougou. Point Afrique décide alors de se lancer vers les capitales, en appliquant une méthode simple et efficace, une division par cinq du tarif fixé alors par Air France. C’est un succès et le « Point » va desservir aussi Cotonou et Niamey.

Le « Point » continue alors sa politique en formant des hôtesses, des mécaniciens et des pilotes, et met en place deux compagnies régionales à bas coût, PointAir Burkina et depuis quelques jours PointAir Niger, avec à chaque fois des partenaires locaux contrôlant 50% du capital. L’objectif : casser les prix des vols. Ainsi le Ouaga – Cotonou est à 57 000 Fcfa, le Ouaga – Dakar à 95 000 Fcfa. Pour afficher de si bas coûts en respectant les normes de sécurité, il faut une parfaite maîtrise du monde de l’aérien, maîtrise que possède Maurice Freund, mais aussi un refus total de payer des pots de vin ou de donner des billets gratuits à tous les membres et amis d’un Gouvernement. C’est un combat de tous les jours, qui explique que dans certains pays les lignes ne s’ouvrent pas. Point Afrique est positionné depuis longtemps pour ouvrir une ligne Ouagadougou – Abidjan, mais pour l’instant les autorisations ivoiriennes sont toujours dans les tiroirs, peut être l’arrivée de Konan Banny permettra-t-elle une avancée du dossier.

Il reste beaucoup à faire dans le transport aérien, particulièrement sur l’Afrique de l’Ouest, afin que les prix ne soient plus un obstacle au rapprochement des hommes et un frein au développement économique. Rendez-vous est pris dans cinq ans pour les 15 ans du « Point ».

 Voir le site du Point Afrique

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