Syrie : Kofi Annan démissionne après des mois d’efforts et d’échecs


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Le médiateur international Kofi Annan, a présenté sa démission ce jeudi soir, après l’échec d’un règlement du conflit en Syrie, où les combats s’intensifient entre l’Armée syrienne libre (ASL) et les forces gouvernementales. L’Onu et la Ligue arabe se concertent pour lui trouver rapidement un successeur, qui devra se heurter aux divisions au sein du Conseil de sécurité entre le bloc occidental et l’axe Moscou-Pékin, allié à Bachar el-Assad.

Après des mois de vains efforts pour régler de manière pacifique le conflit syrien, déclenché en mars 2011 par un mouvement de contestation réprimé dans le sang, Kofi Annan, nommé le 23 février 2012, a démissionné de son poste de médiateur de l’Onu et de la Ligue arabe. La figure ghanéenne a informé les Nations Unies et la Ligue arabe de son « intention de ne pas renouveler son mandat », qui expirera ce 31 août. « Je n’ai pas reçu tous les soutiens que la cause méritait […] Il y a des divisions au sein de la communauté internationale. Tout cela a compliqué mes devoirs », a déploré l’ancien secrétaire général de l’Onu, lors d’une conférence de presse à Genève, selon Le Nouvel Observateur. Les vétos russe et chinois, deux alliés du régime de Bachar el-Assad, ont en effet bloqué trois projets de résolutions occidentaux contre le pouvoir syrien.

Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a annoncé avoir entamé des consultations avec la Ligue arabe afin de nommer « rapidement » un successeur, en espérant que les divisions cessent au sein du Conseil de sécurité, afin de lui faciliter la tâche. Le président russe Vladimir Poutine a regretté cette démission, en réitérant son souhait de trouver une « solution diplomatique » au conflit syrien. Gagner du temps afin de permettre à Bachar el-Assad de reprendre le contrôle de la situation ?

La Syrie s’enfonce dans le chaos

Les violences continuent de tuer des dizaines de civils tous les jours en Syrie. Le bilan est lourd en ce début du mois d’août : plus de 20 000 morts depuis le début de la révolte, dont 51 depuis ce jeudi soir, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). D’après ce dernier, en plus des violences à Damas, des bombardements ont également eu lieu dans la région de Houla et les combats font rage à Alep.

La bataille pour le contrôle d’Alep est jugée décisive par les rebelles et le pouvoir. Les combattants de l’Armée syrienne libre (ASL) affirment contrôler la moitié de la ville où l’armée bombarde les quartiers rebelles, sans toutefois parvenir à avancer. L’ASL, formée de déserteurs, de volontaires étrangers et de civils armés, semble tenir ses positions et se structurer.

Cette situation chaotique a poussé à la fuite des centaines de milliers de Syriens et provoqué une crise humanitaire. L’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a estimé que trois millions de personnes ont actuellement un besoin urgent de nourriture et d’aide en Syrie. Le président américain Barack Obama a rapidement annoncé 12 millions de dollars d’aide humanitaire supplémentaire et un soutien à l’ASL. Les puissants services secrets américains rentrent officiellement dans la partie, et de nouvelles armes devraient être livrées sous peu, même si le président américain n’a pas dévoilé les détails de son appui aux rebelles.

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