Pascal Sevran répond à la polémique sur « la bite des noirs »


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Après un mois de silence, Pascal Sevran s’est exprimé, ce vendredi, sur la polémique qui est née autour d’un passage tiré de son dernier livre Le privilège des Jonquilles, dans lequel il a écrit que les Noirs ont la mort « au bout de leur bite ». Au micro d’Europe 1, il a affirmé avoir beaucoup souffert de cette affaire. Mais il ne s’est pas excusé, car il considère qu’il n’est pas raciste.

« J’étais bouleversé et peiné par cette polémique » a déclaré Pascal Sevran au journaliste Jean-marc Morandini, vendredi matin, sur la radio Europe 1. C’était la première fois depuis un mois que le présentateur de France 2 s’expliquait publiquement sur la vive réaction suscitée par les propos tirés de son ouvrage Le privilège des Jonquilles, paru en 2006. Pascal Sevran, condamnant les forts taux de natalité en Afrique et en particulier au Niger, y écrivait : « Les coupables sont facilement identifiables, ils signent leurs crimes en copulant à tout-va. La mort est au bout de leur bite, ils peuvent continuer parce que ça les amuse, personne n’osera leur reprocher cela, qui est aussi un crime contre l’humanité : faire des enfants, le seul crime contre l’humanité impuni. » Ces propos étaient restés inaperçus près d’un an. C’est une interview du présentateur de Chanter la vie, parue le 6 décembre dans Var-Matin, qui avait lancé la polémique.

Ce matin, au micro d’Europe 1, Pascal Sevran a déclaré : « Je ne suis pas raciste. Malgré cette affaire, les gens de couleur me sourient et m’embrassent toujours comme avant dans la rue, de plus, je n’ai pas de problèmes avec eux ». Pascal Sevran a affirmé s’être fermé sur lui-même, choqué par l’ampleur démesurée que prenait l’affaire : « j’ai très peu parlé. Je n’ai pas lu un article. J’ai attendu que cela passe. J’ai vécu cette affaire avec calme et gravité. Mitterrand m’a appris à gérer les crises ». Pour lui, ses propos ne méritaient pas un tel déchaînement de passion, alors qu’ailleurs dans le monde se déroulaient des faits bien plus graves : « lors des faits, a-t-il affirmé, je pense que le Darfour était un sujet plus important ». Il a tenu à confirmer qu’il ne s’excusait pas et ne retirait pas un mot de ce qu’il avait écrit dans son livre car, selon lui, il ne stigmatisait pas l’Afrique.

Le soutien nécessaire pour faire face à la polémique

Pascal Sevran a dit avoir pu faire face a cette affaire grâce au soutien des ses amis qui ne l’ont « pas lâché ». Une marque d’amitié qui l’a énormément touché. Evoquant Jacques Lang, Bertrand Délanoe et Nicolas Sarkozy, trois hommes politiques qui l’ont soutenu, il a parlé de « dignité absolue ». Il a précisé que « Nicolas Sarkozy a été un soutien, je l’ai vu tout de suite et nous avons parlé amicalement et fraternellement ».

D’autres personnalités, engagées à gauche, lui ont témoigné leur soutien dans une lettre, publiée le 11 janvier dans le journal Libération, affirmant qu’il n’était pas raciste. Ils y mettent en avant l’origine de sa mère, qui est espagnole, et son homosexualité qui est, de leur point de vue, facteur de tolérance. Parmi ces personnes, citons : Roger Hanin, France Gall, Frédéric Mitterrand et Philippe Besson… Cependant, certains de ses amis, comme Marc Olivier Fogiel, lui ont tourné le dos.

Les propos de Pascal Sevran : Crime contre l’humanité

Parmi les auditeurs qui sont intervenus dans l’émission, certains ont pris le parti du présentateur de France 2 en mettant en avant la liberté d’opinion. Mais d’autres, comme l’animateur guadeloupéen Claudie Siar (Radio France Internationale), ont affirmé qu’ils considèrent les propos de Pascal Sevran comme infamants.« Vous parlez de gens qui vivent dans une extrême pauvreté qui est, en partie, engendrée par la France », lui a déclaré l’animateur. Il a assuré au présentateur de France 2 que la communauté noire est très mobilisée et que ses propos, « insultants et racistes », sont à ses yeux un crime contre l’humanité. « Vous voulez que les noirs soient stérilisés juste parce qu’ils sont les plus pauvres et les moins nombreux. C’est comme si vous disiez qu’il fallait stériliser toutes les personnes pauvres de France», a-t-il ajouté.

A cette intervention, Pascal Sevran a rétorqué qu’il connaissait bien Claudie Siar, « un homme très sympathique », et qu’il respectait toutes les opinions. En conclusion à cette émission, Pascal Sevran a dit avoir « besoin de rassurer la population concernée ». Il a le projet de faire un reportage en Afrique, en personne, ou du moins de le financer.

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