Papa Wemba, intime


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Drapeau de la République Démocratique du Congo
Drapeau de la République Démocratique du Congo

‘Papa Wemba Intime’, c’est le nouveau spectacle de Papa Wemba. Avec ce concert-événement, qui se tiendra le 16 septembre prochain au Théâtre du Trianon, la grande star congolaise revient sur la scène musicale parisienne. Un retour placé sous le signe de la discrétion et de l’épurement. Car le roi de la rumba congolaise se produira uniquement en acoustique.

Papa Wemba a l’humilité des grands hommes. Normal, c’est un grand artiste. C’est pourquoi son grand retour sur la scène musicale parisienne, il l’a voulu discret : le 16 septembre prochain, il sera sur la scène du Trianon, à Paris, dans un spectacle intitulé ‘Papa Wemba Intime’. Tout un programme pour ce qui promet d’être un face à face artistique très émouvant entre l’artiste – Papa Wemba, entouré de 8 musiciens et paré de sa voix, vous offrira un concert acoustique unique – et son public. Celui qui l’apprécie déjà et celui qui viendra certainement le découvrir. Papa Wemba nous avait déjà laissé effleuré sa grande sensibilité, à travers des titres comme Maria Valencia, servie par une voix inoubliable et dont les accents profonds ont certainement été enrichis par ses récentes péripéties judiciaires. Comme pour tourner la page, même si elle n’est pas totalement écrite, la musique va reprendre ses droits dans la vie de Papa Wemba. Tout doucement, tout simplement, car l’interprète congolais mise sur la discrétion.

Un homme blessé

« Mes récents démêlés judiciaires m’ont blessé dans mon amour-propre. Je n’ai jamais souhaité aller à l’encontre de la justice. Mais la justice a estimé que j’étais coupable. Pourtant en mon fort intérieur, j’étais partagé car je me disais que je n’avais rien fait de mal parce que j’avais permis à des gens de réaliser leur rêve – car beaucoup d’Africains souhaitent venir en Europe. Tout ceci m’a perturbé. Et ma carrière en a pâti, parce que certains croient que je suis un véritable bandit. Bon nombre de journalistes m’avaient, semble-t-il, mis de côté après cela parce qu’ils me considèrent comme un voyou. Ce que je ne suis pas. Je suis un chanteur qui aime ce qu’il fait. Cela fait 36 ans que je fais de la musique. Aujourd’hui j’ai envie de revenir sur la pointe des pieds pour ne pas déranger. Car quoiqu’il en soit, mon art doit revenir au premier plan. J’ai la chance d’avoir la maîtrise d’un instrument unique : ma voix. Et j’ai envie de revenir avec elle. »

Papa Wemba paraît définitivement marqué par la prison, à l’instar de tout homme, d’autant plus que son incompréhension reste totale face à la sanction. Naïf, direz-vous, mais l’artiste congolais n’a pas peur de se voir affublé d’un tel qualificatif. Dans son malheur, il aura eu la chance de compter sur le soutien des siens, qu’il n’a jamais négligé en dépit de sa carrière fort prenante, et sur celui de Dieu. « C’est la prison qui l’a rendu encore plus présent dans ma vie », répond-t-il quand on l’interroge sur son regain de foi qui n’en est pas vraiment un. Car sa foi est l’un des piliers de sa vie. Tout comme la musique qui le berce depuis sa prime enfance. Elle le conduira de son Zaïre natal (actuel République Démocratique du Congo), où il voit le jour en 1949, aux quatre coins du monde.

Quand la musique va, tout va !

Sa brillante carrière internationale a fait de lui l’un des plus grands ambassadeurs de la musique africaine et plus particulièrement de la musique zaïroise dont il parle si bien. « Quoiqu’on en dise, c’est une musique à laquelle s’abreuve l’ensemble du continent. » Le coupé-décalé avec ses ‘atalakus’ en est le dernier exemple en date. « Elle est incontestablement l’une des meilleures du continent », poursuit-il. Même si elle ne s’est pas vraiment renouvelée. Peu importe, la rumba congolaise fait danser tout le monde. « Même nos chefs d’Etat », précise Papa Wemba. Jusqu’au Japon où la star africaine est très appréciée. Il y a même fait des disciples. Son succès nippon, il ne se l’explique pas vraiment. « Bon nombre de touristes japonais venaient à Kinshasa dans la cité – les quartiers populaires – où le groupe se produisait. Ils ont fini par nous (son groupe, ndlr) emmener au Japon. Et depuis, ils essaient un peu de faire comme nous. » C’est à dire, entre autres, récréer cette ambiance festive que le film La vie est belle de Ngangura Dieudonné Mweze, dont Papa Wemba tenait le rôle principal et avait interprété la bande originale, nous a laissé entrevoir. Le chanteur a d’ailleurs réitérer l’expérience en retravaillant aux côtés du même réalisateur pour son dernier film Les habits neufs du Gouverneur. Un titre évocateur pour Papa Wemba, sapeur né, à qui les soubresauts de la vie n’ont pas ôté une once de coquetterie. Ni de talent ! Vous vous en rendrez compte, vendredi prochain, quand retentiront les premières notes de Maria Valencia ou de Show me the way…

 Papa Wemba au Théâtre du Trianon
Vendredi 16 septembre à 20h
80, Bd Rochechouard
75018 Paris
Métro Anvers

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