Téléphonie mobile : Orascom revoit ses prix à la hausse


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Téléphonie mobile (illustration)
Téléphonie mobile (illustration)

L’entreprise égyptienne de télécommunication Orascom demande à son partenaire algérien Algérie Télécom de revoir les prix de la téléphonie mobile à la hausse. Le président de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications, Ammar Tou, lui donne raison. Interview.

Dans l’entretien qu’il a accordé à El Watan, le président du Conseil de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications, M. Ammar Tou, confirme l’inévitable augmentation des prix actuels des télécommunications pratiqués par les P et T.

À propos de la politique des prix en matière de téléphonie mobile, trouvez-vous légal que Orascom demande publiquement à Algérie Télécom de revoir ses prix à la hausse ?

Quand est-ce que cette demande a été faite ?

En pleine conférence de presse…

Libre à Algérie Télécom d’augmenter ses tarifs ou de refuser de les revoir. Il faut préciser néanmoins que les prix actuellement en vigueur sont de 0,04 dollar la minute. Ce qui est dérisoire par rapport à ceux pratiqués dans de nombreux pays.

Pour le fixe ou pour le GSM ?

Je parle de la communication GSM. Au Maroc et en Afrique du Sud, pour ne citer que ces deux pays, le coût de communication est de 0,33 dollar la minute. Chaque pays définit sa politique des prix à sa manière, et chaque étape du marché a ses impératifs.

On voit actuellement que Orascom et Algérie Télécom ont commencé par fixer le droit d’accès à un certain niveau. Lorsqu’ils auront satisfait les 700 000 demandeurs actuellement disponibles et insensibles aux prix, ils seront dans l’obligation d’offrir autre chose. C’est-à-dire d’abandonner progressivement l’importance qu’ils accordent au droit d’accès et d’aller vers la communication. Parce que même avec le tarif de 0,12 dollar la minute que propose actuellement Orascom, le prix sera revu à la hausse si la société décide de baisser le droit d’accès. C’est ce qui se passe au Maroc où le droit d’accès est de l’ordre de près de 4 000 dinars, alors que la minute de communication a atteint les 0,33 dollar.

Ne sommes-nous pas ici devant une entente tacite entre les deux opérateurs Orascom et Algérie Telecom relative à la politique des prix et dont le seul perdant reste le consommateur ?

Si Algérie Telecom était mise en place, nous aurions pu penser à cela. Mais je dis tout simplement, et c’est une donnée qui s’impose à tous, Algérie Télécom n’est pas encore en mesure de se placer sur le marché en tant que concurrent de taille. Nous savons que Orascom est bel et bien présent sur le marché. La société semble être en pleine activité. C’est un opérateur qui sait travailler, s’adapter aux situations et sait même comment ne pas bousculer Algérie Télécom. Il s’est assuré une demande importante de 600 à 700 000 lignes. C’est Algérie Télécom qui sera obligée d’arriver à temps.

Que pense l’Autorité de cette pratique de pré-vente qui consiste à vendre des puces sans que le réseau soit activé ?

C’est une pratique commerciale tout comme la vente de logements sur plan. Orascom est libre d’opter pour les modes de vente. Ce qui lui est interdit, ce sont les pratiques anti-concurrentielles.

Si le 15 février les futurs abonnés de Djezzy (nom du réseau) découvrent que leurs puces ne sont pas activées, à quelle autorité devront-ils s’adresser pour se plaindre ?

Qu’ils s’adressent à notre Autorité pour déposer plainte. Nous les soutiendrons. Nous allons plus tard aider à la création d’une association de protection du consommateur telle que proposée par l’Union européenne. Nous avons reçu un fonds de 7 millions de dollars qui servira à trouver les modes et les conditions d’organisation pour défendre les consommateurs. Mais il ne faut jamais oublier que Orascom a arraché la licence au prix fort. La société a transféré 360 millions de dollars comme droit d’entrée à la Banque d’Algérie le 24 août 2001. Elle vient d’investir une importante somme en devises pour les équipements dont une grande partie est déjà en Algérie. Orascom s’est engagé à réussir en Algérie. Si jamais ça ne marche pas pour la société, l’Algérie aura gagné l’argent déposé comme droit d’entrée.

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