Obama : le premier des Afro-Américains


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Barack Obama, surnommé « Baby Face » à Chicago, est considéré par une forte majorité d’Afro-Américains comme celui qui a réalisé les rêves de Martin Luther King. Du rêve à la Maison Blanche, le chemin de croix a été long, ce qui n’a pas empêché ce natif de Honolulu (État d’Hawaï) de diriger la prestigieuse Harvard Law Review. Puis de trouver l’énergie nécessaire pour gravir tous les échelons afin de devenir le premier président noir des Etats-Unis. Parcours de ce fils d’immigré Kényan qui a su s’affranchir du lourd héritage esclavagiste et ségrégationniste pour se propulser à la tête du pays le plus puissant au Monde.

« Hello Chicago », ces deux petits mots ont rendu mythique le discours de Barack Obama prononcé le soir de son élection à la tête des Etats-Unis, le 4 novembre 2008. Quarante-cinq ans après le « I have a dream » de Martin Luther King, fameuse élocution tenue sur les marches du Lincoln Monument (à Washington), le premier président noir des Etats-Unis a ému aux larmes le célèbre révérend et militant pour les droits civiques Jesse Jackson, qui fut candidat à la candidature démocrate à la présidentielle de 1984 et 1988.

Je suis une légende

C’est dire si Barack Obama, âgé de 51 ans, est une légende vivante pour les Afro-Américains qui ont voté en masse (95%) pour ce fils d’un immigré Kényan et d’une Américaine blanche originaire du Kansas. Né en 1961 à Honolulu (État d’Hawaï), le premier président noir des Etats-Unis, notamment élevé pendant plusieurs années en Indonésie, a fait ses classes dans les meilleures universités américaines, figurant régulièrement dans le Top 10 du classement de Shanghai : il sort diplômé de Columbia et de la Faculté de Droit de Harvard.

Partout où il est passé, « Baby Face », surnom que lui donnent les pasteurs de Chicago lorsqu’il était travailleur social (1985-1987) dans le quartier sensible de South Side, est sorti du lot. A Harvard (1988-1991), située dans la ville de Cambridge (Etat du Massachusetts), Barack Obama joue déjà les premiers rôles en s’adjugeant le poste de Rédacteur en Chef de Harvard Law Review. Il rentre, ainsi, dans l’histoire des Etats-Unis comme le premier Afro-Américain à diriger cette prestigieuse revue de droit. Diplômé, il retourne à Chicago pour enseigner le droit constitutionnel à l’université de la ville jusqu’en 2004.

Années 2000, années de gloire

Les années 2000 vont permettre dans un premier temps à Barack Obama de sortir de l’anonymat. En 2003, le sénateur de l’Illinois se fait remarquer à la suite de son opposition à la Guerre d’Irak qu’il qualifie de « Guerre stupide ». Et 2004 l’offrira la stature de présidentiable, grâce à son discours prononcé lors de la convention du parti de l’âne en faveur de John Kerry, désigné candidat démocrate à la succession de George Bush à la Maison Blanche.

Le 10 février 2007, Barack Obama officialise sa candidature à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle. Ce qui provoque une ferveur nationale. Les stars Hollywoodiennes, lassées des huit années de présidence de Bush, jettent alors leur dévolu sur le candidat démocrate à qui, ils octroient dons et donations. A tel point que le sénateur de l’Illinois bat tous les records de levée de fonds jamais enregistrés dans le pays, soit plus de 700 millions de dollars récoltés.

A peine élu 44e président des Etats-Unis, Barack Obama est quelque mois plus-tard adoubé par la communauté internationale en recevant son premier Prix Nobel de la paix. Connu et reconnu, notamment pour son aura et sa classe, Barack Obama, avocat de formation, s’est demandé lors de la cérémonie de remise des prix s’il méritait vraiment d’être récompensé, mettant ainsi un terme à la polémique suscitée par cette récompense.

Bilan contrasté

Pendant quatre ans de présidence, Barack Obama a tant bien que mal gouverné un pays endetté -ayant perdu son triple A- et miné par le chômage. A retenir de son mandat, trois réussites majeures : le sauvetage de General Motors, l’assassinat de Ben Laden et l’adoption de la réforme de la santé.

Le duel va donc être dur avec Mitt Romney. D’autant que les deux concurrents sont au coude à coude dans les sondages (44% pour l’occupant actuel de la Maison Blanche contre 43% pour la candidat républicain) à seulement deux mois du scrutin du 6 novembre. Plus que jamais Barack Obama a donc besoin du vote de la communauté noire américaine pour l’emporter. Même si, comme une bonne moitié des Américains, ils sont eux aussi déçus par sa politique. Le président sortant officialise sa candidature à sa propre succession lors de la convention démocrate qui se déroule du 4 au 7 septembre dans la ville de Charlotte, en Caroline du Nord.

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