Nord-Mali : la résolution de la discorde


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Une réunion se tient du 12 au 14 août à Bamako entre la Communauté économique de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et le gouvernement malien. Les deux parties divergent sur la question de l’envoi des troupes au Nord-Mali pour y déloger les islamistes qui contrôlent ce territoire depuis qu’ils ont chassé le Mnla. L’Union européenne a fait le déplacement pour plaider en faveur d’une résolution de l’Onu.

La Communauté économique de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et le gouvernement malien ne sont pas sur la même longueur d’ondes. Les deux parties, réunies du 12 au 14 août à Bamako, n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente au sujet de la résolution de la crise qui fait rage au Nord-Mali. « Le président par intérim Dioncounda Traoré tente de former un nouveau gouvernement d’unité nationale, alors que la Cedeao cherche, elle, à définir les contours de la force d’intervention qui tentera de reconquérir le nord du Mali », souligne RFI.

L’Union européenne (UE) a manifesté son souhait de soutenir l’armée malienne en cas d’intervention militaire dans le Nord-Mali. « On pense surtout à une mission afin de remettre sur pied l’armée malienne, pour qu’elle puisse intervenir dans le nord du Mali », déclare Bertrand Soret, premier conseiller de la délégation de l’UE. Et d’ajouter : « En ce qui concerne le commandement des forces, c’est la Cedeao et l’Union africaine (UA) qui sont en première ligne. Même si nous sommes prêts à appuyer financièrement et techniquement une telle opération ». Cependant, le gouvernement malien ne l’entend pas de cette oreille.

Bamako avance à son rythme

Les autorités maliennes ont leurs propres priorités. Dans l’agenda de Bamako, la formation d’un gouvernement d’union nationale arrive en première place, et l’intervention militaire se place en seconde position. Et, en cas d’intervention militaire, le gouvernement voudrait qu’elle soit initiée et portée par le Mali.

Selon Hamadoun Touré, ministre de la Communication, «Le rôle premier revient au Mali, cela va de soi. Mais nous tenons beaucoup à l’accompagnement de nos partenaires de la Cedeao. Je pense que ce sont des détails importants mais des détails par rapport à l’objectif commun de reconquête du nord du Mali ». Et de conclure : « Il ne s’agit pas pour nous d’aller seuls. Mais le rôle de leader, doit être malien, parce que le problème est d’abord malien avant d’être sous-régional, régional ou international ».

Par ailleurs, les bérets verts, auteurs du Coup d’Etat du 22 mars, mettent en garde le gouvernement malien contre toute intervention militaire étrangère au Nord-Mali. « Le capitaine Sanogo l’a répété à plusieurs reprises : il ne veut pas de militaires étrangers pour régler la situation dans le Nord », rappelle RFI.

Au vu de cette cacophonie, la résolution portant sur une intervention armée au Nord-Mali n’est pas prête d’être présentée à l’Onu. D’autant que les problématiques du terrain et les besoins d’une force militaire ne sont toujours pas définies par la Cedeao. Même si cette réunion est prévue à cet effet.

Rappel

Le groupe indépendantiste du Mnla a mené une conquête du nord du Mali, avec la complicité de combattants islamistes, ce qui a notamment été l’une des causes du coup d’Etat du 22 mars. Des islamistes sont désormais au pouvoir dans la région, avec notamment le groupe Ançar Dine et le Mujao, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, tous deux liés à Al Qaeda au Maghreb islamique, Aqmi.

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