Niger : la journaliste-blogueuse Samira Sabou mise aux arrêts


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Samira Sabou
Samira Sabou

L’arrestation a eu lieu ce mercredi. Samira Tabou est accusée de propos diffamatoires. Elle a publié sur les réseaux sociaux une allégation de surfacturation dans l’achat d’équipements militaires pour l’armée du Niger. Une affaire qui implique le fils du président de la République. 

Une affaire très coûteuse

Journaliste et blogueuse, Samira Tabou est la présidente de l’Association des blogueurs pour une citoyenneté active (ABCA), et est aussi l’administratrice de la plateforme mides-nider.com. Selon Amnesty International, cette accusation de diffamation est une stratégie de déstabilisation enclenchée par le fils du Président.

Dans son post, Samira Sabou a laissé entendre qu’en plus de la surfacturation, il y a eu du matériel non livré. Des informations qui concorderaient avec l’audit du ministère de la Défense. Le post de l’accusé met en cause le fils du Président et un autre homme d’affaires qui est, en fait, l’ami de ce dernier. Elle les accuse de “capter les marchés du ministère de la Défense au nom du fils du patron.” Le post a été rendu public le 26 mai.

Par ailleurs, on remarquera que le post de Samira Sabou fait aussi écho à un rapport d’audit publié sur les réseaux sociaux. Selon l’extrait tombé dans le domaine public, ces affaires de surfacturation auraient fait perdre une somme colossale de 76 milliards de FCFA à l’Etat sur la période allant de 2017 à 2019. Une enquête pour faire la lumière sur ces affaires avait été annoncée en avril, mais rien n’a été rendu public comme avancées.

Par contre, en mars, des manifestations avaient donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre. Les manifestants demandaient que des sanctions soient prises contre les coupables de ces fraudes. A l’heure actuelle, il y a environ trois autres figures de la société civile qui croupissent derrière les barreaux.

« Samira Sabou, qui n’a commis aucun crime, risque jusqu’à trois ans de prison et une amende si elle était reconnue coupable. Amnesty International considère que son arrestation et sa détention sont arbitraires et rentrent dans le cadre du harcèlement judiciaire des acteurs de la société civile et des médias afin de les faire taire », avait déclaré Kiné-Fatim Diop la chargée de campagne sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International. 

Elle a aussi fait savoir que la situation de crise sanitaire actuelle due à la propagation du Coronavirus est un risque pour la santé de la détenue. Elle appelle le gouvernement nigérien à la libérer sans aucune autre forme de procédure.

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