Mormeck champion du monde de boxe


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Mormeck
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Un combat spectaculaire, indécis jusqu’au dernier round, a permis à Jean-Marc Mormeck de récupérer sa double couronne de champion du monde des lourds-légers samedi 17 mars 2007, à Levallois (France) face au Jamaïcain O’Neil Bell.

Jean-Marc Mormeck est l’un des boxeurs français les plus doués de sa génération. Âgé aujourd’hui de 34 ans, natif de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, il avait l’année dernière tenté un pari fou : réunifier à son profit les trois ceintures de champion du monde de boxe des trois fédérations, WBA, WCB et IBF pour la catégorie des lourds-légers. A l’époque, il s’agissait déjà de vaincre O’Neil Bell, et le combat avait eu lieu au Madison Square Garden de New-York… Mais il tomba, KO à la 11èeme reprise.

Une revanche historique

Sans s’avouer vaincu pour autant. Le combat livré hier face à un combattant rusé, détendu, souple, ludique parfois, fut la revanche de l’échec du 7 janvier 2006. O’Neil Bell est toujours aussi puissant, aussi solide, capable d’encaisser sans perdre de son énergie ni de sa force, capable de surprendre, terminant les rounds en beauté, par un enchaînement de coups qui portent, pour mieux faire vaciller, avant la minute de repos, le moral de l’adversaire.

Une avalanche de coups dans les premiers rounds

Jean-Marc Mormeck avait choisi une stratégie claire : prendre l’avantage dès les premiers rounds aux points, ébranler la stabilité d’O’Neil Bell, attaquer, attaquer toujours, au risque de mettre à dure épreuve l’endurance. Face à la pluie de coups serrée, O’Neil parut d’ailleurs un instant fléchir, d’abord en se laissant aller à un coup bas, qui justifia une interruption du combat, ensuite en vacillant à la 3ème reprise, devant le déluge administré par les poings de Mormeck.

Le roc jamaïcain ne plie pas

Stratégie usante, pourtant, qui se heurta à un roc : la résistance et l’apparente facilité avec la laquelle O’Neil Bell semblait supporter les assauts, l’humour dont il faisait preuve, la ruse qu’il appliquait pour déconcerter Jean-Marc Mormeck. Au point qu’au 6ème round O’Neil Bell sembla un temps sur le point de prendre le dessus… Le gong sauva in extremis Mormeck, sonné par une série de coups puissants qu’il n’avait pu parer.

L’annonce des notations des juges, en cours de combat, selon une procédure rarement utilisée, lui redonna-t-elle alors l’élan qui lui permit de gagner ? L’avantage qu’il avait alors aux points lui permit d’adopter une tactique moins fatigante, moins dangereuse aussi : visiblement, il fallait garder de la puissance et de la force jusqu’au dernier round, O’Neil Bell ne s’avouerait pas vaincu avant !

Une victoire à l’endurance

En effet, malgré le gros travail sur l’endurance qu’a réalisé Mormeck depuis plusieurs mois, en préparation de ce combat, les deux derniers rounds furent indécis, O’Neil Bell ayant conservé plus d’énergie et de puissance que son challenger, qui avait mis plus de forces dans la bataille dès le début du combat et qui accusait la fatigue.

La fin du douzième round fut un paroxysme de tension, sous les clameurs d’un public acquis à Jean-Marc Mormeck et profondément remué par la pièce tragique qui se jouait sous ses yeux. Chacun des deux boxeurs mit tout ce qui lui restait de puissance dans la balance pour infléchir le destin, mais aucun ne fit de faute décisive. Au final, les juges à l’unanimité donnèrent la victoire à Mormeck, qui retrouve ses deux titres perdus il y a un an. Les milliers de spectateurs ovationnèrent alors le nouveau champion du monde français, qui ajoutait une trente-troisième victoire à son palmarès.

Pour en savoir plus sur Jean-Marc Mormeck, son site…

Et le reportage de RFO après son dernier entraînement

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