Masuku ne baisse pas les armes


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Mario Masuku (à droite)
Mario Masuku (à droite)

L’opposant historique à la monarchie swazie, Mario Masuku, a été acquitté jeudi au terme d’un procès pour sédition de 8 mois et après 10 mois passés en prison. Ce qui n’a pas entamé sa combativité. Mario Masuku s’est dit prêt à repartir au combat politique.

« C’est une victoire pour les masses opprimées. Une victoire pour les plus pauvres des plus pauvres. Une victoire pour la justice. » Mario Masuku, opposant historique à la monarchie absolue du Swaziland et emprisonné depuis octobre 2001, a été acquitté jeudi par la Haute Cour de Mbabane.

Le chef du Mouvement démocratique uni du peuple (Pudemo), interdit dans le pays, était accusé d’avoir incité à la révolution dans les foyers et les écoles lors d’un meeting pro-démocratie en septembre 2000, puis d’avoir appelé à la fin du règne de Mswati III lors d’une autre manifestation en novembre 2000. Après 10 mois de prison et huit mois de procès pour sédition, Mario Masuku est enfin libre. Il encourait une amende de 20 000 emalangeni (2 000 euros) ou une peine de prison maximale de 20 ans. Ou les deux.

À bas le gouvernement !

A peine sorti du tribunal, l’homme de 51 ans a lancé aux 200 personnes venues l’accueillir : « À bas le gouvernement de Sibusio Dlamini, à bas ce gouvernement d’oppresseurs ! » Il a ensuite sorti une feuille de papier de sa poche de veste et s’est lancé dans un discours fustigeant les gouvernants du pays.

Né à Makhosini, dans le sud du Swaziland où sont enterrés les rois swazis, Mario Masuku vient d’une famille de paysans totalement étrangers à la politique. Il se fait pourtant remarquer dès son plus jeune âge et commence sa carrière politique au collège multiracial Evelyn Baring High School où il organise, dès 1967, des grèves étudiantes contre ses enseignants blancs racistes. En 1972, il entre à la Barclays Bank. Il y est promu directeur des ressources humaines en 1999. Militant politique actif, il est aussi membre de l’ancien Syndicat des banquiers du Swaziland et sera arrêté plusieurs fois.

Camp de concentration

Times of Swaziland rapporte ses conditions déplorables de détention, que l’ex-prisonnier compare à celles « d’un camp de concentration ». « Je dormais sur le sol en béton avec seulement quelques couvertures et j’étais seul dans ma cellule, mis à l’écart des autres prisonniers ». Souffrant de diabète et d’hypertension, il a du être hospitalisé à plusieurs reprises durant ces dix derniers mois. Ce qui n’a apparemment pas entamé son esprit combatif. Il a en effet déclaré qu’il était prêt à retourner en prison et même mourir pour ses idées politiques.

« Maintenant que je suis acquitté, le vrai travail va commencer. Je vais me rendre aux quatre coins du Swaziland pour porter mon message de liberté. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que les Swazis soient libres. »

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