Maroc : chasse au klaxon à Casablanca


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« Casablaklaxoon » ou Casa sans klaxon : la nouvelle campagne casablancaise à consommer en silence ! Elle vise à sensibiliser les automobilistes quant à l’usage excessif des avertisseurs sonores.

« Casablaklaxoon » pour exprimer son ras-le-bol quant à l’utilisation abusive des avertisseurs sonores dans la ville marocaine de Casablanca. Les Casablancais sont invités par Ice Maghreb, société spécialisée dans la fabrication de supports publicitaires écologiques, à renoncer depuis le 28 janvier 2011 à leur sport favori : le klaxon. C’est lors du dernier salon de l’évènementiel que la campagne a débuté. « Chaque année, nous prévoyons des cadeaux pour nos clients et, pour cette édition, nous avions voulu faire un peu dans l’écologie. C’est ainsi que nous avons offert des calendriers et des stickers Casablaklaxoon », explique Selma Benjelloum, responsable de la communication chez Ice Magrheb, au quotidien marocain Le Matin. « Casablaklaxoon », en écriture phonétique, veut dire Casa sans klaxon.

Les taxis rouges (petits taxis) et les taxis blancs (grands taxis) arrivent en tête du classement des conducteurs les plus friands du klaxon. Ice Maghreb a recruté des habitants de Casablanca qui ont pour habitude d’emprunter le taxi pour se déplacer. Leur tâche est de sensibiliser les chauffeurs des petits taxis en abordant le thème avec eux. L’idée est de leur faire comprendre qu’une utilisation abusive du klaxon peut entraîner des effets néfastes sur leur santé telle que la pollution sonore. Ensuite un calendrier sur lequel figure, d’un côté, un Casablanca bruyant et pollué par les klaxons intempestifs des automobilistes, et de l’autre, un Casablanca agréable où les citoyens se comportent de manière civique et responsable, et un sticker leur sont distribués.

Les chauffeurs de grands taxis ont, quant à eux, reçu la visite d’une équipe d’Ice Maghreb dans les stations de taxis de la place des Nations unies et de la rue piétonne Prince Moulay Abdellah.

Outre le site internet Casablaklaxoon, sur lequel figure une série d’articles et de reportages, créé pour l’occasion, la campagne tisse sa toile sur Internet, sur les réseaux sociaux, à l’image du groupe Facebook de la société.

Le trafic routier, principale cause de pollution sonore

Au-delà de la gêne qu’occasionne le klaxon pour les résidents et les piétons, le trafic routier représente la source principale de pollution sonore, soit 60%, devant la pollution sonore liée au trafic aérien et au trafic ferroviaire. Soixante-dix décibels : c’est la limite sonore qu’un humain peut supporter avant d’avoir des problèmes de santé. Au Maroc, la limitation de vitesse en ville est de 60km/h. Avec une réduction de la limitation de vitesse de 10km/h, cela représenterait une réduction du bruit liée au trafic routier de 8%. Cette baisse permettrait également de diminuer la consommation de carburant et surtout produirait moins de pollution atmosphérique.

Ice Maghreb envisage, en partenariat avec les visiteurs de son site Internet et de ses pages Facebook et Twitter « Casablaklaxoon », la création de la « Journée nationale sans klaxon ». Un projet ambitieux pour une région où le klaxon fait partie intégrante du paysage. Les conducteurs du grand Casablanca, atteint pour la majorité du « syndrome du klaxon », pourraient rencontrer quelques difficultés à participer à cette révolution. Mais pour Ice Maghreb cela semble être une mission possible.

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