Manifestation sanglante en Côte d’Ivoire


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Une semaine après la dissolution de la Commission électorale indépendante (CEI) et du gouvernement, une nouvelle manifestation organisée par les opposants du Président Laurent Gbagbo à Gagnoa, dans le centre ouest de la Côte d’Ivoire, a dégénéré. La police a tiré à balles réelles sur la foule, faisant au moins trois morts et une dizaine de blessés.

La tension est montée d’un cran en Côte d’Ivoire vendredi. Plusieurs personnes sont mortes à Gagnoa, dans le centre ouest du pays (à environ 200 kilomètres d’Abidjan). Une nouvelle manifestation, organisée par l’opposition du Président Laurent Gbagbo, a tourné à l’affrontement entre les manifestants et les forces de l’ordre, celles-ci ayant tiré sur la foule. Au moins trois personnes auraient été tuées et une dizaine d’autres blessées. «La police et la gendarmerie ont chargé les manifestants en tirant à balles réelles», a déclaré Gildas Konan, coordinateur local du mouvement de jeunesse du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), l’un des principaux partis d’opposition. Selon des sources hospitalières, des manifestants ont déposé trois corps devant le centre hospitalier de la capitale.

La marche avait débuté tôt vendredi matin pour réclamer le rétablissement de la Commission électorale indépendante (CEI) et du gouvernement, dissous vendredi dernier par le chef de l’État. Cette décision, qui a ajourné les perspectives de tenue des élections présidentielles en mars, a suscité la colère d’une partie des Ivoiriens. Des échauffourées se sont propagées dans huit villes du pays, dont Yamoussoukro où, au moins huit personnes ont été blessées.

Les élections calmeront-elles les violences?

Depuis une semaine, les Ivoiriens attendent avec impatience la formation d’un nouveau gouvernement. Laurent Gbagbo avait fixé à ce vendredi la date limite pour sa création. Mais Guillaume Soro, le Premier ministre et chef de l’ex-rébellion nordiste, qui reste en poste, a obtenu jeudi soir un délai supplémentaire de 48 heures. Il avait fait part de son intention de rencontrer les représentants de tous les partis pour organiser au plus vite les élections présidentielles. Tout à tour, M. Soro et Laurent Gbagbo avaient appelé jeudi à la « sérénité » après la récente montée des tensions.

Avec les dernières manifestations, le risque reste que la Côte d’Ivoire plonge à nouveau dans un cycle de violences comme en 2002. Reportée depuis la fin légale du mandat de Laurent Gbagbo en 2005, l’élection présidentielle est censée clore la crise politique née du coup de force de 2002 qui a coupé le pays en un sud loyaliste et un nord contrôlé par l’ex-rébellion des Forces nouvelles. La liste des membres du nouveau gouvernement devrait être rendue publique samedi.

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