Mali : la guerre des bérets


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Depuis le coup de force du 22 mars qui renversé le régime du président Amadou Toumani Touré, les éléments de sa garde rapprochée, les bérets rouges et les auteurs du putsch, les bérets verts, se regardaient en chien de faïence. Ce lundi ils se sont violemment affrontés pendant plusieurs heures faisant du coup plonger le Mali dans l’incertitude et la confusion totale.

C’est suite à la tentative d’arrestation du colonel Abidine Guindo, ancien aide de camp du président déchu Amadou Toumani Touré et commandant des paras que de violents combats ont opposé les bérets verts du capitaine Amadou Haya Sanogo aux bérets rouges de la compagnie parachutiste restée fidèle à l’ancien président ATT. Trois points chauds ont été le théâtre de ces affrontements. Il s’agit du camp parachutiste situé à l’ouest de la capitale et non de l’ambassade des Usa, du siège de la radio Diffusion Télévision du Mali (ORTM) et du camp militaire du Kati, ville garnison située sur les hauteurs de Bamako et quartier général des ex putschistes.

Les bérets rouges ont même réussi pendant quelques heures à prendre le contrôle de l’ORTM. On y dénombre plusieurs morts selon des témoins qui étaient sur place. Mais après des informations contradictoires, les bérets verts auraient repoussé les assaillants. La junte a même déclaré mardi à 4 heures sur les antennes de la télévision nationale avoir fait échec à une tentative de déstabilisation du processus de retour à un ordre constitutionnel normal dans le pays. Un porte-parole du capitaine Sanogo soutient que tous ceux qui sont impliqués de loin ou de près dans cette tentative de déstabilisation seront recherchés et traduits devant les juridictions compétentes du pays.

Violence à l’université

C’est aussi un lundi noir qu’a connu l’université de Bamako notamment la faculté des sciences techniques. Le secrétaire général de l’Association des élèves et étudiants du Mali, (AEEM), Hamadoun Traoré a été blessé et une étudiante tuée par balles.

Ces évènements font suite à la marche dans la matinée des élèves et étudiants sur les locaux de la Radio Kayira, appartenant à Oumar Mariko. Ces derniers ont tenté de saccager la radio avant d’être dispersés par les forces de l’ordre. Ils accusent Oumar Mariko ancien leader estudiantin d’être à l’origine de la tentative d’assassinat de leur leader Hamadoun Traoré, dans la nuit du 22 au 23 Avril dernier.

Silence des autorités de la transition

Malgré ce regain de violence qu’a connu la capitale malienne, les nouvelles autorités de la transition notamment le président par intérim Dioncounda Traoré, le premier ministre Cheick Modibo Diarra et les membres de son gouvernement nommés il y a moins d’une semaine, n’ont fait aucune déclaration sur ces incidents. Des heurts qui surviennent alors que devait se tenir ce mardi à Ouagadougou une rencontre entre des représentants de la junte malienne et le président burkinabé Blaise Compaoré, désigné par la CEDEAO comme médiateur dans la crise malienne.

La rencontre, en définitive annulée, visait à convaincre la junte d’accepter les décisions du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO (26 avril dernier à Abidjan) qui avait fixé à 12 mois la durée de la transition et prorogé le mandat du président intérimaire sur toute cette période.

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