Loué soit Makoma


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Pochette de l'album Mokonzi Na Bakonzi
Pochette de l'album Mokonzi Na Bakonzi

Coller des chants religieux en lingala sur du R’n B et du rap, il fallait oser. C’est sans complexe et avec beaucoup de talent que Makoma l’a fait. A travers leur dernier album, Mokonzi Na Bakonzi, le groupe congolais fait montre de toute sa maturité artistique. Un blasphème que de passer à côté de ça.

Rien dans la vibe ne distingue Makoma des groupes de R’n B américains. Et pourtant. A bien écouter on se rend compte que le groupe chante en lingala. Et pour cause, les six frères et soeurs Makoma plus leur septième as sont congolais. Si d’ordinaire vous comprenez le lingala, vous vous apercevrez également que leurs paroles sont des chants religieux. Etonnant mélange n’est-il pas ? Leur dernier album, Mokonzi Na Bakonzi, pour tout cela et pour bien d’autres choses encore, vaut bien plus que le détour.

Mokonzi Na Bakonzi, le roi des rois, Dieu. Ce troisième opus lui est dédié. Mais oubliez les chants un peu fades de vos messes de Noël, Makoma est là pour nous faire danser. Et il y arrive assurément. Puissant gospel d’une nouvelle ère qui dépoussière la foi pour la rendre, à la manière anglo-saxonne, sacrément groovy.

Un rythme, des voix

Après le succès de Nzambé Na Bomoyi, leur deuxième album, Patrick, Tutala, Duma, Martin (les garçons), Annie, Pengany et Nathalie (les filles) espèrent bien récidiver. Ils ont tous les atouts de leur côté. Ingrédients de leur recette : leurs solides rythmes R’n B. Efficaces. Mais plus encore, ce sont les voix – et en particulier celle de Nathalie, le leader vocal, – qui scellent la musique de Makoma. Habituées à chanter dans les chorales d’église depuis leur tendre enfance, leurs voix sont des plus aguerries.

On notera les bonnes interventions rap de Tulala qui nous montre sans conteste que le lingala se prête remarquablement bien au genre. Mais ne cherchez pas l’Afrique ailleurs que dans les paroles. Mokonzi Na Bakonzi est bel et bien un album occidental. Peut-être même un peu trop calibré radio ou dance floor, mais bon. Quand c’est bon : c’est bon ! L’album n’a que six titres et on n’a vraiment pas le temps de s’en lasser.

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