Les trésors de Teodorin Obiang


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Des policiers ont perquisitionné cette semaine l’hôtel particulier de Teodoro Nguema Obiang Mangue à Paris dans le cadre de l’enquête sur les « bien mal acquis ». Ils aurait trouvé de véritables trésors dans cette demeure de plus de 101 pièces. La Guinée équatoriale a fait part de son indignation devant cette «illégitime persécution» du fils du président équato-guinéen.

Situé 42 avenue Foch dans le XVIe arrondissement de Paris, l’hôtel particulier de Teodorin Obiang, fils du président de Guinée-équatoriale, comporte 6 étages pour 5000m² et 101 pièces. Un véritable palais où la police française a perquisitionné pendant 3 jours dans le cadre d’une enquête sur les « biens mal acquis », c’est à dire les conditions d’acquisition en France du patrimoine immobilier de plusieurs chefs d’Etat africains, dont Teodoro Obiang Nguema de Guinée-équatoriale, mais aussi Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville et Omar Bongo Ondimba ancien président du Gabon et père d’Ali Bongo, l’actuel président.

Après trois jours de travail pour la police française, il a fallu deux camions pour transporter toutes les pièces annonce L’Express qui estime que le mobilier pourrait représenter environ 40M€ alors que l’hôtel particulier en lui même est estimé à 75M€. L’Express précise que selon Tracfin, cellule financière du Ministère de l’Économie français, ces biens ont été financés par « la Somagui Forestal, société forestière sous contrôle de Teodoro Nguema Obiang, ministre de l’Agriculture et des forêts qui est à l’origine des virements ».

En septembre 2011, 11 véhicules de luxe appartenant à Teodorin Obiang avaient déjà été saisis par la justice (voir la vidéo des voitures dans l’article Biens mal acquis : des véhicules de la famille Obiang saisis par la justice française)

Colère de la Guinée-équatoriale

Dans un communiqué, la Guinée-équatoriale réagit avec virulence contre ces perquisitions: «Le gouvernement de Guinée-Equatoriale manifeste sa totale indignation et proteste contre l’illégitime persécution des autorités françaises sur une résidence appartenant à l’Etat de Guinée-Equatoriale à Paris, en violation flagrante des conventions internationales» a-t-elle déclaré.

Avec à peine plus de 500 000 habitants, la Guinée est un des premiers producteur de pétrole d’Afrique mais la population reste très pauvre, et la famille du président immensément riche. La Guinée-équatoriale vient d’accueillir, avec le Gabon, la dernière Coupe d’Afrique des Nations de football.

L’enquête française, menée par les magistrats instructeurs Roger Le Loire et René Grouman, est en cours depuis décembre 2010 pour déterminer les conditions d’acquisition de multiples résidences et d’un patrimoine mobilier très important en France de plusieurs chefs d’Etat africains. La justice française soupçonne Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang Nguema de Guinée équatoriale, et le défunt chef d’Etat gabonais Omar Bongo Ondimba, de recel, de blanchiment et de détournement de fonds publics étrangers, dans l’acquisition de ces biens. Une information judiciaire avait été ouverte en 2008 après la plainte déposée par l’ONG Transparency International France.

D’autres enquêtes sont en cours aux États-Unis ou plusieurs centaines de millions d’euros auraient aussi été placés par la famille Obiang.

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