Les mutins veulent renverser Gbagbo


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Deux semaines après le soulèvement militaire en Côte d’Ivoire, les mutins viennent d’annoncer leur plan politique. Se réclamant d’une organisation jusqu’alors inconnue, ils souhaitent renverser le régime du président Gbagbo et demandent à la France de rester neutre.

Les mutins se sont donné un nom. Ils se réclament, depuis mardi, du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), une structure politique dirigée par des responsables  » non identifiables pour le moment « . Alors qu’ils avaient juré, au lendemain de l’insurrection du 19 septembre, que leur mouvement n’était pas politique, les mutins viennent de révéler que leur objectif était de  » renverser le régime  » ivoirien.

Dans leur ligne de mire : Laurent Gbabgbo.  » C’est un passage obligé pour nous de renverser le régime du président Gbagbo pour restaurer la justice, la paix et l’égalité entre tous les fils de la Côte d’Ivoire « , a affirmé un chef militaire rebelle qui se fait appeler Lieutenant Elinder, lors d’une conférence de presse tenue à Bouaké. Le sergent Chérif Ousmane, qui s’est présenté au journaliste du Monde comme le porte-parole du MPCI, mardi, à Sakassou (sous-préfecture située à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Bouaké) affirme que cette organisation, encore inconnue, va bientôt rassembler  » toute la Côte d’Ivoire « .  » On lutte pour une démocratie véritable, pour la justice et les droits de l’homme « , a-t-il fait savoir.

La France fait barrage

Les mutins poursuivent leur offensive. Après la prise de Sakassou, dimanche après-midi, c’est au tour de Séguéla (à mi-chemin entre Bouaké et la frontière guinéenne) et de Kani (à une cinquantaine de kilomètres plus au Nord) d’être sous la coupe des rebelles depuis mardi soir. Ces derniers affirment contrôler 40% du territoire ivoirien, au Centre et au Nord. Leur progression ne va pas pourtant pas aussi vite qu’ils le voudraient. La raison : les troupes françaises, accusées de leur barrer la route vers le sud, en direction de Yamoussoukro et d’Abidjan.

L’intervention des militaires français, le 22 septembre, était officiellement destinée à assurer la sécurité des 20 000 Français vivant dans le pays. Mais les troupes françaises contrôlent aujourd’hui la route qui relie Bouaké à Yamoussoukro, la capitale administrative. Un état-major tactique de l’armée française, composé de 70 officiers de la 11ème brigade parachutiste de Toulouse et censé coordonner l’action militaire de la France, est arrivé mardi en Côte d’Ivoire. Il porte les effectifs des forces françaises à un millier d’hommes. Les mutins ont demandé à la France de rester neutre et de laisser les Ivoiriens régler leurs problèmes entre eux. Pour le moment, ils ne semblent pas prêts à s’en prendre à l’armée française.

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