Les Etats-Unis d’Afrique, une idée au long cours


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Réunis à Accra jusqu’au 3 juillet, les membres de l’Union africaine ont rendez-vous avec une vieille connaissance du panafricanisme : les Etats-Unis d’Afrique. Principal sujet à l’ordre du jour du 9ème sommet de l’UA, cette vision est défendue avec force par le chef d’Etat libyen. Face à lui, Muammar Kadhafi trouvera les partisans d’une intégration graduelle parmi lesquels le Sud-africain Thabo Mbeki. Retour sur une idée débattue dès les années 50.

Entre les tenants de la souveraineté des Etats et les adeptes de l’unité africaine défendue par Kwame Nkrumah à partir des années 1950, l’opposition ne date pas d’hier. Fortement influencé par les intellectuels noirs jamaïcain et américain Marcus Garvey et W.E.B Du Bois, celui qui allait devenir le premier président du Ghana a milité pour une unité économique, politique et militaire africaine en s’appuyant sur l’exemple des Etats-Unis d’Amérique. Cette recomposition géopolitique devait mettre fin à la balkanisation du continent imposée par la conférence de Berlin (1884-1885, partage de l’Afrique entre les puissances coloniales).

Une idée à l’origine de la création de l’Organisation de l’unité africaine, mais qui dès le départ se heurte à un courant panafricain qualifié de « minimaliste ». Défendue par Félix Houphouët Boigny et Léopold Sédar Senghor, cette stratégie revendiquait l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. La guerre froide qui opposait alors l’URSS aux Etats-Unis s’est révélée être un obstacle supplémentaire à un véritable gouvernement d’union africain. Les américains, inquiets de l’expansion du communisme dans le monde, se rangèrent derrière les puissances coloniales hostiles à une remise en cause de leur influence en Afrique. Les pays du bloc de l’Est se limitèrent à un soutien verbal.

44 ans après Nkrumah

Abandonné pendant 4 décennies, le projet d’Etats-Unis d’Afrique a refait surface en 2001 avec la création de l’Union africaine. Depuis dimanche, les chefs d’Etats africains doivent de nouveau débattre de cette question dans la ville même où 44 ans auparavant le président Nkrumah avait appelé à l’unité du continent. Une coïncidence qui ne devrait pourtant pas suffire à aboutir à un consensus immédiat sur le sujet tant les positions des uns et des autres semblent éloignées.

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