Les deux Soudans : les « miracles » d’Hillary Clinton


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Le Soudan et le Soudan du Sud se sont mis d’accord ce samedi sur le partage de la manne pétrolière d’avant partition, après plusieurs mois de crise. Cette entente fait suite à la visite d’Hillary Clinton, qui a insisté sur l’importance d’un compromis.

Le Soudan et le Soudan du Sud se sont finalement mis d’accord sur le partage de la manne pétrolière d’avant partition, a récemment annoncé Thabo Mbeki, médiateur de l’Union africaine (UA). « Les parties se sont mises d’accord sur les détails financiers concernant le pétrole », a déclaré l’ex-président sud-africain depuis Addis Abeba, a rapporté Le Figaro. Ainsi, la production et l’exportation du Soudan du Sud vont reprendre.

Depuis l’accès à l’indépendance du Soudan du Sud, le 9 juillet 2011, Khartoum et Juba n’ont cessé de s’affronter sur la question pétrolière, son exportation et sa taxation. Depuis janvier, le tout nouvel Etat, qui possède les trois quarts des ressources de pétrole, avait même interrompu sa production afin de faire plier le voisin du nord, qui accueille les oléoducs. Ce dernier, faute d’accord sur la redevance pour le transit, prélevait du brut à son passage sur son territoire.

Cet accord rassure. « C’est un signe encourageant, qui démontre que le compromis est possible pour le bénéfice mutuel des deux Etats », a par exemple souligné Vincent Floreani, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, selon Le Nouvel Observateur.

Hillary passe, Juba lâche

Vendredi, Hillary Clinton se trouvait au Soudan du Sud. Samedi, un accord est trouvé. Conclusion ? Lors de sa visite dans la capitale sud-soudanaise, la secrétaire d’Etat américaine, a fortement fait pression sur les deux Etats pour régler un conflit indémêlable. Particulièrement sur le Sud, qui ne peut se passer d’une collaboration avec les Etats-Unis, grand soutien des indépendantistes sud-soudanais depuis des années. Elle a en effet appelé Juba à conclure un « accord provisoire » avec Khartoum, afin de permettre la reprise de la production et de l’exportation. Elle a d’ailleurs félicité Juba pour cette « sage décision » :

Or, l’accord n’est que provisoire et ne concerne pas tous les différends entre les deux capitales. « La France reste toutefois préoccupée par l’absence d’accord sur de nombreux autres aspects des négociations entre le Soudan et le Soudan du Sud, malgré l’expiration du délai du 2 août, fixé par l’Union Africaine et le Conseil de Sécurité des Nations Unies », a souligné M. Floreani. Il a insisté sur « l’urgence véritable à parvenir à un accord global ».

Le sommet prévu pour septembre entre les présidents soudanais, Omar el-Béchir, et sud-soudanais, Salva Kiir, pourrait être l’occasion d’y parvenir. Surtout si Hillary Clinton passe quelques appels.

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